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Théâtre 14. Une année folle

En ce jour de "revoyure", un terme absolument superbe et aussi élégant que le précédent "Non essentiel", le Théâtre 14 parle de cette année folle...et présente sa deuxième partie de saison 2020 - 2021.

Chers amis, Nous savions qu’une première année est nécessairement mouvementée. Alors peut-être étions-nous prêts à traverser cette année 2020 si spéciale, si folle. Après tout nous sommes arrivés sans repère, sans règle et donc sans nostalgie d’une période heureuse et démasquée. Nous avions travaillé plus d’un an et demi à faire de cette première année, un renouveau du Théatre 14. Nous avions un plan A, un plan B, un plan C et tout a explosé. Nous nous sommes plongés sans réfléchir dans le torrent acceptant cette nouvelle normalité, nous avons mis en place, projeté, annulé, stoppé, tenté. Après tout nous sommes au Théâtre, une fois que le rideau se lève, il faut traverser le spectacle peu importe ce qu’il advient. Nous savions bien que pour cette première année tout serait nouveau, surprenant, aléatoire. Nous nous sommes amarrés au concret, nous avons relevé nos manches, nous avons travaillé : première réouverture en juin, festival en juillet, intégralité de la saison reportée, participation au référé liberté. Comment aborder cette nouvelle année ? Que va-t-il se passer dans les prochains mois ? Nous avons choisi notre meilleure ressource : l’imaginaire. Nous avons choisi le « si magique » de Stanislavski. Nous vous proposons de découvrir ci-joint notre programmation souhaitée, rêvée, voulue. Si nous ouvrons, si les choses s’améliorent, si nous apprenons à vivre avec le virus. Voilà où nous plaçons maintenant nos efforts dans une tentative poétique de penser notre avenir. Nous résistons par notre plus grande force, celle de l’esprit, celle du rêve. Et puis qui sait une partie de ces rêves viendra surement rejoindre le réel. Mathieu TOUZÉ, Édouard CHAPOT

 

2e partie de Saison 2020-2021

Du 8 au 24 janvier 2021

Una madre

Texte : D’après Colm Tòibìn – Mise en scène : Amahì Saraceni

Avec Vittoria Scognamiglio, Alvise Sinivia et Éloïse Vereecken

Création au Théâtre 14

Una Madre est à la fois une installation, un concert, une danse, une pièce de théâtre. Chaque art se côtoie, s’affirme, s’isole et met l’autre en lumière. Une mère raconte l’éloignement et la mort de son fils. Elle tente de s’opposer au mythe que forgent les anciens compagnons de son fils; ils dressent un portrait dans lequel elle ne le reconnaît pas et veulent bâtir autour de sa crucifixion une légende qu’elle refuse. Une femme que nous avons toujours vue muette se met à parler et

nous raconte ce qu’elle a réellement vécu. Le texte de Colm Toìbìn, Le Testament de Marie, est le fil d’Ariane qui parcourt cette création, entrelaçant l’italien, le napolitain et le français.

La puissance de la musique et le visuel des pianos désossés d’Alvise Sinivia, tels des instruments anciens presque archaïques font résonner au sens propre tout l’espace, et tissent les liens entre une histoire ancestrale et notre modernité.


Du 26 au 30 janvier 2021

La Dernière Bande

Texte : Samuel Beckett - Mise en scène : Jacques Osinski

Avec Denis Lavant

« Viens d’écouter ce pauvre petit crétin pour qui je me prenais il y a trente ans, difficile de croire que j’aie jamais été con à ce point-là. » Chaque année, le jour de son anniversaire, Krapp fait le point sur sa vie et s’enregistre sur un magnétophone.

Chaque année, il écoute quelques bandes anciennes et peste contre celui qu’il a été tout en se remémorant certains instants merveilleux et perdus. Il est à la recherche de l’instant T, du moment fondateur, celui de l’amour peut-être. C’est le temps qui passe et qu’on ne peut saisir… La dernière bande est une mise en scène de la célèbre pièce de Samuel Beckett, auteur

incontournable du XXème siècle. Beckett pose sur scène un magnétophone, invention encore nouvelle à l’époque. Krapp écoute l’enregistrement de sa voix et ses propos d’autrefois, poursuivant le fantôme de celui qu’il a été. Comme toujours dans le travail de Beckett, les didascalies ne seront pas seulement jouées, mais vécues, dans l’étirement du temps. Il faut

que ce soit un instant de vie. Sans début, ni milieu, ni fin. C’est le rythme de la vie. Et c’est dans un espace de vie que cela doit se dérouler. C’est le temps réel qui passe. Le temps direct du théâtre.

Du 2 au 13 février 2021

Je me suis assise et j’ai gobé le temps

Texte et mise en scène : Laurent Cazanave

Compagnie associée à l’incubateur du Théâtre 14

Quand on a 30 ans et que l’on est en couple la question de l’enfant vient sur la table. Chacun a son avis sur la question, sur l’éducation, le prénom etc. Une fois que l’enfant est arrivé, des écarts se creusent et la réalité prend le relais. Comment accepter une nouvelle personne dans un groupe intime. Et lui, comment vit-il son arrivée dans ce monde. Comment voit-il

ces nouveaux visages qu’il doit aimer ? Comment apprend-on à aimer un inconnu. Dans ce texte ce sont toutes ces questions que je veux poser. Au cours d’un déjeuner de famille toutes les questions que l’on tait vont se confronter dans la tête des 4 personnages.

Un un théâtre de non-dits, d’émotion fugace, de ressenti personnel. Que chaque spectateur et spectatrice se disent : « ah oui c’est ça je l’ai vécu, c’est moi et en même temps un autre. C’est donc universel ? Pourtant c’est différent pour chacun ».

Cela vaut la peine d’en parler ensemble.

Du 2 au 6 mars 2021

TREZENE MELODIES

Fragments de Phèdre de Jean Racine et poèmes de Yannis Ritsos, Phèdre et Le Mur dans le miroir

Mise en scène et musique : Cécile Garcia Fogel

Avec : Cécile Garcia Fogel, Mélanie Menu (jeu et chant) et Yvan Quintero (guitare et voix)

Phèdre aime en secret son beau-fils, Hippolyte, le fils de Thésée, né d’un 1er mariage avec une amazone… Alors qu’elle croit son mari mort dans sa guerre contre les enfers, elle lui avoue son amour coupable. Mais Thésée revient…

Cécile Garcia Fogel avait réalisé avec sept comédiens une adaptation musicale* de la tragédie de Racine. Elle recrée ce spectacle avec une chanteuse comédienne, comme elle, et un guitariste chanteur, pour une nouvelle exploration musicale au plus profond de l’œuvre. Cécile Garcia Fogel a repris ses chansons composées des fragments de la tragédie, qu’elle a nourries des mots du poète grec Yannis Ritsos, enrichissant d’un imaginaire contemporain cette histoire

passionnelle. Sur des airs d’inspiration espagnole, jazz ou grecque, le trio joue la gamme des émotions d’un texte, perfection de la langue française *Prix du Syndicat de la critique « Révélation théâtrale 1996-1997 »


Du 9 au 13 mars 2021

La Question

Texte: Henri Alleg – Mise en scène : Laurent Meininger

Avec Stanislas Nordey

Cette réponse de Henri Alleg, « le linge sale, voilà l’ennemi », donne à La Question une modernité rétrograde : du linge sale, des atrocités, de l’hypocrisie on en retrouve encore aujourd’hui. La question est une pièce traitant de la torture perpétrée par l’Etat Français lors de la guerre d’Algérie.

À l'inverse d'une pièce de théâtre, dans La Question rien n'est montré. Il s'agit d'une narration clinique, concise, peu encline à céder au commentaire, au pathos, qui refuse la complicité avec le spectateur. C'est cette description minimaliste de l'abomination qui donne au texte la force et la violence dont Henri Alleg parle dans ses interviews. La Question est un texte fondamental puisque les exactions des États perdurent. Le recours à la torture par la police, les forces de sécurité, ou les forces armées, en Irak, au Yémen, au Mexique, aux Philippines, au Nigéria, en Ouzbékistan, pour obtenir des informations, arracher des « aveux », punir, menacer, intimider, faire taire les voix dissidentes, conservent malheureusement à La Question son statut de référence internationale.


Du 16 au 20 mars 2021

mademoiselle Julie

Texte August Strindberg - traduction et mise en scène : Elisabeth Chailloux

Avec Pauline Huruguen, Yannik Landrein, Anne Cressent

Mademoiselle Julie est un concentré de théâtre : une scène unique, une scène continue où Strindberg met bout à bout, sur un rythme précipité, une danse de séduction, le combat entre Jean et Julie, un casse (le bureau du comte est dévalisé), une tentative d’évasion, un tabassage psychologique, la mort d’une bestiole, et une fin hallucinée – le tout sans rupture, le temps

d’une nuit de la Saint-Jean.

Au commencement de la nuit, Julie se sent libre. Libre de boire de la bière, de danser avec qui elle veut. « Elle est folle ! » dit Jean. Le domestique couche avec la fille du comte, c’est le monde à l’envers. Qui est le maître, qui est l’esclave ? Qui donne les ordres ?

La pièce est un combat entre Jean et Julie, l’affrontement de deux classes sociales. Julie est une fin de race alors que Jean et Kristin représentent la classe montante, laborieuse et entreprenante. Jean veut s’élever, Julie rêve qu’elle tombe.

Mademoiselle Julie, c’est l’histoire d’une femme qui vit son désir, d’une femme qui a un corps – d’où le scandale provoqué par la pièce à la création. Strindberg, le misogyne que les femmes ont rendu fou, est d’une grande lucidité. S’il ne dénonce pas la situation des femmes, il la voit telle qu’elle est. Un moment de liberté, ça se paie très cher !

Du 23 au 27 mars 2021

Une vie d’acteur

De Tanguy Viel - Mise en scène d’Emilie Capliez

Avec Pierre Maillet

En 1983, Dustin Hoffman crève l’écran en robe à paillettes. La même année, Pierre Maillet a 11 ans et découvre Tootsie dans un cinéma de province. C’est pour lui la révélation : il sera acteur ! En entremêlant vie intime et scènes de films, l’auteur Tanguy Viel esquisse avec humour et délicatesse le portrait d’un comédien amoureux fou du septième art. Des Dents de la mer au Dernier métro, de Catherine Deneuve à Juliette Binoche, de Woody Allen à Bertrand Blier, c’est tout le cinéma des années 80 et 90 qui fonde le parcours de Pierre Maillet. Les affiches précieusement accrochées au mur de la chambre, les films d’horreur qu’on regarde en cachette, les premiers vidéo-clubs qui sont comme des cavernes d’Ali Baba…

Avec complicité, Émilie Capliez a mis en scène la genèse de cette vie d’artiste où chaque événement, triste ou gai, trouve son écho dans un film. Les salles obscures comme des refuges. Mais bien plus qu’un témoignage personnel, ces souvenirs de cinéphile réveillent une mémoire collective, des émotions partagées sur les écrans géants de nos vies. Parce qu’on a tous un film qui a bouleversé notre existence.

Du 30 mars au 03 avril 2021

Blablabla

Composition Joris Lacoste – mise en scène Emmanuelle Lafon

Avec Armelle Dousset

Coréalisation Festival d’Automne à Paris

A partir de 7 ans

Qu’est-ce que les enfants entendent du monde ? Avec blablabla, Joris Lacoste et Emmanuelle Lafon proposent une version à hauteur d’enfant de l’Encyclopédie de la parole, une collection d’enregistrements du langage humain. Une drôle de performance sonore qui tient du génie.

Le chef de train nous accueille à bord du TGV n°1456, Sangoku fait une démonstration de ses super-pouvoirs, un photomaton débite ses instructions. On croise aussi la Reine de cœur, Wall-E et une youtubeuse dans ce joyeux capharnaüm. Tous ces sons ont été collectés, enregistrés, triés et sont réinterprétés sur scène par une comédienne, danseuse et musicienne, qui donne corps et voix à une multitude de personnages. Elle passe d’une situation à une autre en jouant avec les accents, les intonations, les timbres et les rythmes. Se croisent et se mélangent le quotidien et le féerique, le documentaire et la fiction, le domestique et le médiatique, le parlé et le chanté, dans un tourbillon jubilatoire et ludique, qui ouvre à tous vents les portes de l’imaginaire. Sons collectés et mots sortis de leur contexte sont juxtaposés jusqu’à l’absurde, dans une épatante performance vocale


Du 6 au 15 avril 2021

Baskets rouges

Texte et mise en scène : Aurore Déon

D’après le conte Les Souliers rouges d’Andersen

Avec Thomas Appolaire, Clément Belhache, Caroline Maydat, Elisa Monteil

Compagnie associée à l’incubateur du Théâtre 14

Il s’agira d’un conte sans « il était une fois ».

Parce qu’il est des histoires avec d’autres sons de cloche. Des histoires qui sonnent comme des alarmes. On ne veut plus compter les moutons. On ne veut plus d’histoires à dormir debout ou danser assis.e. Où sont passés les rêves d’enfance ?

Les désirs les plus fous ? Quels souvenirs nous restent-ils d’eux et qu’ont-ils fait de nous ? Rêver en grand la petite histoire ne suffit plus. Nos coeurs battent comme des contes qui tardent à s’écrire. Le récit national n’avait qu’à pas mentir car en voici un tout autre. Ce sera une histoire d’abandon et de reconquête de royaumes qui ne tournent plus rond. Ce sera une histoire de pieds qui crissent, tapent et crépitent là où l’imaginaire s’est fait la malle. On fera le conte et le compte de ce qu’il reste à parcourir. On mettra des jeunes et des moins jeunes face à leur destin. On racontera l’urgence de swinguer pour se sauver. Car quoi de mieux pour laisser une trace sur le chemin de l’Histoire qu’une paire de baskets rouges…

Baskets Rouges est un spectacle co-écrit et co-interprété par les artistes de la Cie Comme Si et un groupe d’adolescent.e.s, renouvelé dans chaque nouveau lieu. Ce spectacle qui mêle jeu, danse, son et vidéo, livre sa lecture pétillante du pouvoir de la ré-invention dans un monde en déliquescence !


Du 4 au 8 mai 2021

Pièces de guerre

Texte: Eschyle – Mise en scène : Olivier Py

Avec Philippe Girard, Frédéric Giroutru et Mireille Herbstmeyer

Ce théâtre, le plus ancien connu, se déploie dans l’espace méditerranéen et interroge les fondements de la démocratie. La folie du pouvoir, la place des femmes, l’asile, le souvenir des morts, la puissance des images, l’insurrection : Eschyle parle depuis un monde ancien qui est pourtant déjà le nôtre. Trois acteurs rompus au tragique jouent, sans effets ni décors, les dieux et les suppliantes, les rois et les vieillards, l’océan et les foules. Olivier Py nous propose de retrouver ces Pièces de guerre sous la forme de duo : Prométhée / Les suppliantes, Les Sept contre Thèbes / Les Perses, Prométhée / Les Suppliantes.

Les Sept contre Thèbes

La vision qu’en offre Olivier Py montre un homme déchiffrant les images de l’épouvante que l’ennemi brandit aux portes de la cité assiégée, et qui en déjoue les pièges afin d’y puiser de nouvelles raisons d’espérer.

Cet homme ne se doute pas encore qu’il lui faudra combattre son propre frère ; le moment venu, brisé d’abord par la nouvelle, il se relève et part rejoindre son destin. Les Suppliantes : un chœur de femmes fuyant des noces auxquelles on veut les contraindre vient demander asile et

protection en terre d’Argos. La situation, sans autre ressort dramatique que les affres des malheureuses, suffit à évoquer des questions aussi essentielles que la violence faite aux femmes, l’exil et le malheur des réfugiés, l’hospitalité comme devoir.

Les Perses

Les Perses sont la seule tragédie conservée dont le sujet n’est pas emprunté au vieux fonds mythique, mais à l’histoire contemporaine, comme si la distance dans l’espace devait compenser la proximité dans le temps. Et loin de célébrer bruyamment la victoire grecque, le drame fait toute sa place, par delà la gratitude due aux dieux secourables, à l’affliction des Barbares – ces odieux envahisseurs, aveuglés par l’orgueil, qui restent malgré la guerre nos frères en mortalité, enfin, était fait pour frapper les esprits athéniens : l’aîné des Tragiques y transporte son public au cœur du territoire ennemi.


Promethée enchainé

« Dieu, supplicié par les dieux » pour avoir aimé les hommes et condamné par Zeus, pour leur

avoir offert les arts et le feu, Prométhée incarne la désobéissance, la remise en cause de l’ordre établi et le rempart face à la parole des puissants. Parce qu’elle est fondamentalement politique, cette pièce offre, selon Olivier Py, une « leçon d’insurrection ».


Du 7 au 13 mai 2021 à La Mairie Annexe XIVe

Du 14 au 16 mai 2021 au Centre d’animation Marc Sangnier

Durée par pièce : entre 40 et 55m

Deux pièces en soirée avec entracte - Intégrale les dimanches

Du 18 au 30 mai 2021

Un garçon d’Italie

Texte d’après le romain de Philippe Besson -

Mise en scène et adaptation : Mathieu Touzé

Avec Victoire du Bois, Yuming Hey et Mathieu Touzé

Le texte est à la première personne et pour autant nous plongeons dans l’intime de trois personnes. Ces intimités se confrontent et font exister un monde. L’histoire démarre comme une enquête. Un mort. Noyé. Sans raison. La question se pose immédiatement, s’est-il tué ou a-t-il été assassiné ? Mais très vite l’enquête vire à l’exploration de l’intime. Celle de nos certitudes. Il nous interroge aussi sur où commence l’égoïsme, sur notre responsabilité dans le bonheur des autres. Il nous amène nécessairement sur notre façon de gérer l’absence. Face à ces multiples vérités et au chevauchement de différentes versions, Un garçon d’Italie pose les questions de l’identité, des rapports de classe, des rapports humains tout court. Il laisse la possibilité au spectateur de construire sa propre vérité au travers des trois récits parsemés par des chansons populaires faisant échos à nos propres intimités.

Du 1er au 4 Juin 2021

On ne badine pas avec l’amour

Texte: Alfred de Musset

Mise en scène: Eva Doumbia

Avec Nino Djerbir, Olga Mouak et Morgane Peters

Spectacle en plein-air, sous les fenêtres des immeubles du XIVe arrondissement

Un noble de province, le Baron, veut marier son fils Perdican et sa nièce, Camille. Celle-ci, éduquée dans un couvent refuse toute idée de mariage, d'amour, de relation avec les hommes et se destine à être nonne. Séducteur, habile à manier le langage et amoureux de la jeune fille, Perdican, blessé dans son orgueil séduit Rosette, paysanne et soeur de lait de Camille.

Naïve, la pauvre "gardeuse de dindons", telle que la surnomme une Camille outragée de ce qu'on la lui préfère, cette "gardeuse de dindons” donc, éprouve un amour pur et violent envers son séducteur. Jeu de langage, faux refus et piques cruelles, ni Camille ni Perdican n'épargne l'autre dont il se sait profondément amoureux. On ne badine pas avec l’amour, classique de Musset est repris par Eva Doumbia. Placé dans notre actualité, le traitement de la pièce faisait entendre les

disparités sociale dans les relations amoureuses, les contradictions d’un certain féminisme mainstream qui a tendance à justement oublier les questions de classe sociale, le paternalisme des puissants envers le peuple.

Du 8 au 26 juin 2021

Dans la solitude des champs de coton

Texte : Bernard-Marie Koltès

Mise en scène : Charles Berling

Avec Mata Gabin et Charles Berling

Le chef-d’œuvre de Bernard-Marie Koltès réunit le duo d’acteurs pour une relecture puissante de ce combat entre deux êtres, où ne se joue rien de moins que la substance des relations humaines. La rencontre ne devrait durer que quelques secondes mais elle s’éternise. Dans un no man’s land, entre chien et loup, une ombre vient chercher quelque chose auprès d’une autre… Mais quoi ? Un client et un dealer ? Pas si simple. Car peu à peu, l’étonnant échange verbal met en jeu les rapports de pouvoir, de séduction, de dépendance qui s’installent entre ces deux inconnus échoués dans la nuit.

 

🅵🅵🅵KOLIK. Désespoir poétique

Un homme se réveille, parle, cherche l’Humain en lui, se noie. Est-ce une civilisation qui s’effondre ? D’abord, ce ne sont que des mots, ordres, invectives... Et puis, de ces fragments de langage surgit une pensée sur le monde, égrenée en dix-sept chapitres : musique, science, travail, lumière, douleur… Fluide, sensible, directe, ludique, la parole traverse chemins obscurs et clairières limpides, ouvrant un champ de beauté et de poésie rarement connues dans la littérature allemande.


Kolik est la troisième partie de la trilogie Guerre de Rainald Goetz, publiée en 1986. Dans une ère qui semble être venue à bout de ses illusions. Kolik retrace l’errance ultime d’un personnage, l’inventaire d’une vie. Cette vie est renvoyée à des bribes de langages, brutes. Où la perte de la grammaire souligne aussi la perte de sens de sa vie.


La pièce convoquant la physique, la musique, la philosophie, la foi, la sexualité, la bière et la décomposition est une condensation extrême à l’ultime instant de vie avant la mort. Une pièce abrupte, une confession, une pensée très sincère et intime, désespérée, mais pleine d'humour.


Ina Seghezzi a repris le texte de Kolik et a créé avec Alain Françon, à la mise en scène, une œuvre sur mesure et à la démesure d'Anthoine Mathieu. Une immense poésie enivrante et alcoolique dit avec une classe immense par un comédien investi.

 

KOLIK

Texte Rainald Goetz

Traduction Ina Seghezzi

Un projet d'Antoine Mathieu

Mise en scène Alain Françon

Avec Antoine Mathieu

Scénographie Jacques Gabel

Lumières Léa Maris

Images Ina Seghezzi

Crédit photo Léa Maris

Création au Théâtre 14

Théâtre 14 / 20 avenue Marc Sangnier 75014 Paris - theatre14.fr

Location 01 45 45 49 77


Du 5 au 23 janvier 2021 (Reporté)

Durée 1h15

Mardi, mercredi et vendredi à 20h, jeudi à 19h, samedi à 16h



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