Bonfils Frédéric
25 nov. 20222 Min
Qu’en est-il, aujourd’hui en France, de la corruption d’État ? Se sont-ils rappelés qu’on n’est plus une monarchie ?
Ceux qui mettent les mots sur leur enclume, et qui les tordent avec un marteau et une lime, ne réfléchissent pas toujours que ces mots représentent des pensées, et ces pensées, des actions. Lorenzaccio, Musset, Acte I Scène 3
Avis de Foudart 🅵🅵🅵🅵
Céline Fuhrer, Christophe Paou, Matthieu Poulet, Jean-Luc Vincent se penchent sur l’un des chefs-d’œuvre d’Alfred de Musset, Lorenzaccio. Ils nous plongent dans ce monument du répertoire, ils en fouillent le centre nerveux, sans égard pour les puristes et en tirent une transposition politique, acide et très drôle.
Comme Musset s’appuyant sur une autre époque que la sienne pour mieux parler des tyrannies de son siècle, ils mettent à l’épreuve du temps le constat politique de Lorenzaccio : celui d’une lourde machinerie du pouvoir qui dépasse aussi bien ceux qui le détiennent que ceux qui le subissent.
Autour du dépressif Laurent-Laxçìo, transformé en lanceur d’alerte, Leduc devient ministre de l’Économie, le Cardinal représente la haute administration et la Marquise est promue à la communication.
Les personnages de Musset sont arrachés aux dorures de la Renaissance pour être placés sous les ors de la République et les couloirs du palais des Médicis sont jetés sur la moquette des bureaux de Bercy.
Très proche de la folie politique des Chiens de Navarre, avec un style à la fois réaliste et plein d’humour, entre nuits de débauche et affaires d’État, Prenez garde à son petit couteau nous plonge avec délice dans un univers aussi effrayant et désespérant que loufoque et jouissif.
Les mots bruts de Musset se mêlent au langage contemporain et la musique de Christophe Rodomisto, à la fois inquiétante et décalée, apporte encore son lot de mystère à cette entreprise de destruction massive.
Le duc est un produit. Si le produit est frelaté, il faut s´en prendre au système de fabrication.
Quand le théâtre contemporain rencontre le théâtre classique, Prenez garde à son petit couteau est une pièce hilarante, renversante et décoiffante.
Librement inspiré de Lorenzaccio, d'Alfred de Musset
de et avec Céline Fuhrer, Christophe Paou, Matthieu Poulet, Jean-Luc Vincent
Scénographie François Gauthier-Lafaye
Costumes Elisabeth Cerqueira
Création sonore et régie générale Isabelle Fuchs
Création lumière Philippe Sazerat
Musique originale Christophe Rodomisto
Crédit photos ©Rodomisto-Gauthier-Lafaye, © Benedicte Karyotis
22 > 26 novembre à 19h30
Durée estimée 1h30
- Du 4 au 13 nov 2021. Monfort, Paris
- Les 29 et 30 mars 2022. Moulin du Roc, Scène Nationale à Niort
- Du 31 mai au 2 juin 2022. Théâtre Sorano, Toulouse
- Au Channel - Scène Nationale de Calais : dates à définir