Suite à la tribune parue dans LE MONDE du 27 mars 202, Les Etats Généraux du Festival Off d’Avignon et ses sept commissions ont proposé, ce lundi 26 avril, des pistes de travail et pensent le monde d'après.
Les EGOOF (Etats Généraux du Festival Off d’Avignon), créés en avril 2020 regroupent plus de 1600 professionnel de la culture au sens large.
Ils se sont donnés trois ans pour réfléchir et mettre en place des actions concrètes afin de rendre ce magnifique festival, responsable de 25% de la diffusion du spectacle vivant en France, plus vertueux et solidaire.
Les sept commissions regroupe toutes les problématiques connues par le Off et mettent la synergie au coeur du débat
La synergie entre lieux et compagnies, avec les publics, entre les compagnies, entre la ville et le festival, entre les diffuseurs et les programmateurs, entre les journalistes et les attachés de presse et mettre en place une gouvernance afin de pérenniser le Off, un festival dont l'ampleur ne cesse de croitre.
De grands sujets ont été abordés et montrent les préoccupations passionnantes et passionnées de ces amoureux de cultures et d'Avignon.
Création d'un label inclusif et incitatif
Préserver la création artistique malmenée par le formatage du aux contraintes techniques et commerciales (durée des spectacles, nombre de personnes au plateau…)
Les contraintes techniques et financières qui pèsent sur les théâtres engendrent un formatage des propositions, en matière de durée, de moyens et de nombre de comédiens. Laurent Domingos, le représentant des sentinelles
Solidarité et parrainage
Mettre en place un système de solidarité transversale entre tous les types de théâtres, les compagnies émergentes et les compagnies confirmées afin, par exemple, que la programmation des plus fragiles soit subventionnée et orientée par les plus solides.
Le premier dispositif permettrait à une compagnie émergente d’être accompagnée par une compagnie confirmée pendant 18 mois. La seconde pourrait aider la première à se poser les bonnes questions : Où va-t-on jouer ? Quel est le budget nécessaire ? Pauline Rémond, membre de la compagnie Les Rivages
Repenser l'intendance et la communication
Les couts "d'intendance" (déplacement, logement, nourriture) sont de plus en plus prohibitif et pèsent lourdement sur le budget des compagnies, mais aussi des programmateurs et des journalistes qui ont tendance à venir au festival pendant des périodes de plus en plus courtes.
Il faut bien comprendre que tous ces gens viennent à Avignon pour travailler. Les conditions d'accueil ne peuvent pas être les mêmes que pour les touristes. Michel Alban, metteur en scène
La commission pense à une sorte de cantine solidaire en partenariat avec des associations locale pour favoriser le circuit court.
La débauche de flyers, de tracts et d’affiches n’est plus dans l’air du temps, et l’affichage sauvage doit être supprimé. Pour le remplacer, les compagnies pourraient utiliser des flashcodes, privilégier les sites Internet, organiser un affichage au niveau des théâtres ou encore se regrouper pour acheter de la publicité.
Améliorer l'interaction entre les les programmateurs et les diffuseurs
Par manque de temps et de budget, les programmateurs ont du mal à réserver des espaces afin de découvrir les compagnies émergentes.
Sous l'égide de Tessa Volkine, coprésidente de l’AAFA, la commission à trois projets :
La création d’un petit-déjeuner qui réunirait les programmateurs et les chargés de diffusion avec l'intervention des jeunes compagnies.
la mise en place d’une réunion, en amont du Festival, pour les primo-festivaliers et les structures fragiles.
la réalisation d’une cartographie des festivals et réseaux de programmation éventuellement intéressés par les spectacles du Off.
Il serait bien que tous les théâtres disposent d’un attaché de presse, ce qui permettrait aux compagnies qui ne peuvent pas en avoir un d’être aidées par celui du lieu. Que les attachés de presse indépendants et ceux du Off se réunissent avec les artistes pour leur donner des conseils. Isabelle Muraour, fondatrice de l’agence Zef
A propos de la gouvernance
En l’absence de régulation, ne subsistent que des stratégies individuelles qui ne peuvent qu’engendre de la violence Nous devons donc édicter des règles collectives afin d’arrêter cette chose qui, tous, nous dévore. Eric Verdin
Pour cela, la septième et dernière commission entend faire remonter les résultats des différents travaux à l’ensemble des pouvoirs publics et réfléchit à la structuration de la gouvernance qui pourrait, par exemple, prendre la forme d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) et non d’une association type loi 1901.
La conclusion de Sophie-Anne Lecesne
Nous ne sommes pas naïfs et sommes bien conscients que l’ensemble de ces changements ne se feront pas en un jour, mais l’important est d’ouvrir les possibles pour mettre fin au formatage de la création artistique et des esprits Sophie-Anne Lecesne.
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