Umut Köker, en plein Paradoxe

Le mec que t’as jugé trop vite… et que tu vas adorer

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Carrure de videur, regard sombre, barbe fournie et air vaguement patibulaire : à première vue, Umut Köker aurait tout pour faire fuir les vieilles dames dans le métro. Et pourtant. Derrière cette façade de « mec de banlieue » aux airs de gros dur, se cache un humour tendre, un regard affûté et un cœur immense. C’est justement de ce grand écart que naît Paradoxe, son spectacle aussi drôle qu’éclairant, joué tous les mardis au Théâtre Le Métropole.

Dans Paradoxe, Köker met en scène avec flegme et autodérision les préjugés qu’il subit depuis l’enfance. Fils d’immigrés turco-kurdes, diplômé en UX design, né et grandi en banlieue, il jongle avec ces identités multiples pour mieux désamorcer les clichés. Lui qu’on prend pour un voyou ou un livreur Uber dès qu’il monte sur un scooter, lui qui suscite les regards méfiants, choisit de rire de cette absurdité. Et il le fait avec une élégance rare.

Son humour, jamais amer, évite le piège du stand-up militant à coups de slogans. Köker ne sermonne pas, il raconte. Son spectacle ne dénonce pas frontalement, il révèle, avec légèreté, ce qu’il y a de ridicule et d’injuste dans les jugements hâtifs. On rit d’une sortie en pédalo avec ses cousins près de Mulhouse, d’un passage au commissariat digne d’une mauvaise série policière, ou encore de son rapport complexe aux toilettes turques – “il n’a pas les genoux pour”, confie-t-il. Chaque anecdote est un petit joyau de comédie, bien taillée, finement observée.

Mais Paradoxe, c’est aussi un hommage pudique : à son père berger, à sa famille, à la culture d’origine qu’il porte avec affection et sans folklore. Le respect des anciens, le wesh qui sort spontanément, la filouterie joyeuse – tout ce tissu culturel devient matière à sourire et à réfléchir.

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Drôle, fin, lumineux, Umut Köker réussit ce que peu de jeunes humoristes osent : faire rire sans grimacer, faire passer un message sans en faire un étendard. Un artiste à suivre, assurément. Avis de Foud’art 🅵🅵🅵🅵

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> Umut Köker – Paradoxe

Les mardis à 20h10

Au Théâtre Le Métropole

Jusqu’au 5 juin