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Photo du rédacteurBonfils Frédéric

🅵🅵🅵🅵ANECKXANDER. Une autobiographie tragique du corps

ANECKXANDER est un solo épuré. Une nuque à rallonge, un surnom qui lui colle à la peau, quelques objets choisis avec soin et trois variations d’un morceau de piano d’Arvo Pärt. Drôle ou tragique ? Alexander/Aneckxander réécrit l’autobiographie de son propre corps en l'identifiant alternativement comme sujet, objet ou matière. Le résultat est un autoportrait cru dans lequel le corps à la fois se dénude et tente d’échapper au regard de ceux qui le regardent.


Cette performance m’est venue il y a un moment, lorsqu’un danseur m’a dit que j’avais un long cou. Je ne le connaissais pas. Lui, en revanche, savait qui j’étais et connaissait même mon nom. Il rigolait en m’appelant Aneckxander au lieu de Alexander (cou = Neck en anglais). J’étais surpris qu’il ose railler quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Cet incident m’a incité à analyser mon corps. J’avais compris bien avant cela qu’il y avait quelque chose qui clochait dans mes proportions, mais je n’avais jamais réussi à identifier le “problème”. Je me suis mis à réfléchir à la manière dont mon corps est construit et indirectement à la perception conventionnelle du corps. Alexander

Alexander Vantournhout, a créé ce spectacle avec la dramaturge du cirque Bauke Lievens, avec pour sous-titre Une autobiographie tragique du corps. Il pourrait également s'appeler l'autoportrait d'un danseur.


En effectuant, sans cesse, les mêmes mouvements sur la même musique, Alexander repousse les limites. Il utilise son corps, comme un outil et montre l'acharnement, l'obsession du danseur.


Ce magnifique corps, torturé, fragilisé au nom de la danse se transforme peu à peu en une sorte de machine très animale où chaque pore, chaque poil semble vibrer et être vivant.


La nudité devient alors un atout de pureté, de simplicité et apporte encore beaucoup d'émotion tandis que les quelques ajouts, comme les gants ou les plateforme boots, contraignent et mettent en évidence les fragilités corporelles.


Aneckxander prend forme à travers les gestes et mouvements de son corps. L(es) ’identité(s) du personnage est/sont établie(s) par le corps qui se trouve devant un public. C’est ce corps qui distingue le personnage de l’Autre, le public; c’est aussi à partir de ce corps que l’Autre construit l’identité du personnage qu’il regarde, et par son regard, le réduit à quelques caractéristiques physiques.


Alexander Vantournhout, joue avec son corps, mais aussi avec le public. Avec son regard malicieux et souriant, il nous interpelle et créé le lien.

Apparaît alors une autobiographie tragique du corps qui se concentre sur des situations de fragilité et de solitude comme la douleur physique et l’obsession (émotions indépendantes de l’Autre).


Les talents d'Alexander Vantournhout et Bauke Lievens s'additionnent pour donner une performance unique, un spectacle délicat aux sensations brutes et harmonieuses.

 

ANECKXANDER Alexander Vantournhout et Bauke Lievens

Dans le cadre du festival Les Singulier·e·s

Durée indicative : 1h Crédit photos © Bart Grietens


PRIX

ANECKXANDER était lauréat de CircusNext 2014, dispositif d'accompagnement européen, vers l’émergence d’une nouvelle génération d’auteurs de cirque en Europe. Pendant l’été de 2015, il a gagné le prix du public et KBC-TAZ prix (10.000,-- a TAZ (Theater aan Zee, Ostende). Récemment ANECKXANDER fait parti du shortlist des jeunes chorégraphes de Aerowaves 2016







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