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LES MONOLOGUES DU VAGIN – Refaire entendre le corps


🅵🅵🅵 FOUD’ART - Un classique féministe réarmé, plus inclusif, plus tendre, toujours nécessaire



Trente ans après le coup de tonnerre d’Eve Ensler, Aurore Auteuil remet Les Monologues du Vagin sur le plateau du Studio Marigny.

Une reprise ? Oui. Un simple « remake » ? Non.

Par une mise en scène sobre et sensible, un trio d’interprètes complémentaires (Aurore Auteuil, Galia Salimo, Camille Léon-Fucien) et l’intégration assumée d’une voix trans, le spectacle - qui privilégie l’empathie à l’effet de manche - redonne à la parole des corps son acuité politique et son humanité.



Pourquoi y retourner en 2025 ?


Parce que l’époque recule sur l’essentiel.

Auteuil assume une nécessité viscérale : replacer la parole des femmes au centre et élargir le chœur à celles qu’on a trop souvent tues - les femmes trans.

La version 2017 de V (Eve Ensler), intégrée ici, fait de cette reprise une boussole plus qu’un souvenir.

L’enjeu n’est plus de choquer, mais de relancer l’écoute : remettre du vivant dans un texte que l’on croit connaître.


Ici, le vagin n’est pas un totem, mais une porte d’entrée vers l’intime, la honte, le plaisir, les violences, la dignité.

En ouvrant le spectre, Aurore Auteuil rappelle que le féminin n’est pas un bloc, mais un continuum d’expériences - et que c’est là que le théâtre, aujourd’hui, retrouve sa nécessité.



Une mise en scène de l’attention


Pas d’esbroufe. Plateau épuré, déplacements parcimonieux, lumières ciselées et musique discrète : Auteuil cadre le regard et laisse les mots faire leur travail.

Pas d’illustration didactique, mais une scénographie de la nuance, qui accompagne les bascules de ton (du burlesque au tragique) sans les souligner au stabilo.

La durée (1h20) tient la tension, avec quelques respirations bienvenues lorsque le texte s’alourdit ou devient un peu daté.



Trois voix, trois trajectoires


Une des très bonnes idées d’Aurore Auteuil est d’avoir réuni trois voix singulières sur scène.

En plus d’elle-même, pleine d’énergie et d’émotion, Galia Salimo apporte la mémoire d’une vie combattue : présence charismatique, fêlure tenue, parole trans qui incarne et ne « coche » rien.

Camille Léon-Fucien, elle, joue l’élan : modernité, précision rythmique, humour sec, bascules de la légèreté à la brûlure.


Le trio respire ensemble. Les monologues circulent, se relaient, se contredisent parfois, mais se combinent toujours dans une même écoute.



Ce qui frappe


Quelques monologues “patrimoniaux” paraissent un ton en dessous - fatigue d’oreille plus que faiblesse de jeu.

Mais du manifeste à la confidence, la pièce retrouve sa respiration chorale.

L’ajout de l’inclusion trans et le petit passage bienvenu sur le clitoris permettent de réintroduire la notion de plaisir, rééquilibrant la colonne “jouissance” face à la colonne “violences”.



FOUD’ART 🅵🅵🅵


On peut légitimement se demander : pourquoi rejouer encore ce texte si souvent monté ?

La réponse est sur scène.

Tant que des femmes se feront réduire à un désir disponible, tant que le plaisir féminin restera mal transmis, tant que les agressions persisteront et que la dignité des femmes trans sera publiquement contestée, ces monologues demeureront nécessaires.


Cette version rappelle que si le théâtre ne règle rien, il rallume la mèche.

Ici, pas de leçon, pas de posture - juste des voix qui persistent à exister.

Trente ans après Ensler, la colère a changé de ton, pas de raison.

Et tant qu’on confondra désir et domination, ces Monologues resteront indispensables.



Infos pratiques


Les Monologues du vagin

Pièce écrite par V (Eve Ensler)

Mise en scène Aurore Auteuil

Avec Aurore Auteuil, Galia Salim, Camille Léon-Fucien


Studio Marigny

Du 13 octobre au 23 décembre 2025 – lundis et mardis, 20h • Durée 1h20


ree

1 commentaire


David John
David John
04 nov.

It is impressive how Aurore Auteuil skillfully combines subtlety and sensitivity in her staging, bringing humanity and Incredibox Game politics to each line. I truly feel respected and moved by the way the characters appear on stage.

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