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Ceci est mon corps – Jérôme Clément-Wilz, l’intime comme acte politique


🅵🅵🅵🅵 FOUD’ART – Quand le corps devient lieu de mémoire et de révolte



Un film qui ne se regarde pas, il se traverse


Avec Ceci est mon corps, Jérôme Clément-Wilz signe un film d’une intensité rare, à la croisée du documentaire, du journal intime et du geste artistique.

Pendant quatre ans, il filme son combat pour porter plainte contre le prêtre qui a brisé son enfance. Mais au-delà du procès, c’est une plongée dans les strates du corps et de la mémoire : un voyage filmé à la première personne, où la parole lutte contre le silence, et la caméra devient un prolongement de la peau.


Ce n’est pas un témoignage, c’est une traversée. Entre douleur, doute et reconstruction, Clément-Wilz ose filmer ce que peu osent dire, et dire ce que tant préfèrent taire.



Le corps comme champ de bataille


Tout, dans le film, passe par le corps.

Celui qu’on a violé, celui qu’on tente de reconquérir, celui qu’on recompose pour continuer à vivre. Le réalisateur s’expose sans détour, dans des plans rapprochés où la respiration devient rythme, où chaque tremblement, chaque silence dit plus que les mots.


Le corps devient sujet, langage et témoin.

C’est là que Ceci est mon corps rejoint le théâtre le plus cru : celui où l’artiste n’interprète plus, mais incarne. Là où la chair devient texte, et la caméra un partenaire de scène.



Une mise en scène du réel


Jérôme Clément-Wilz filme son procès, ses avocats, ses proches, mais aussi ses souvenirs fragmentés, ses doutes, sa peur de ne plus savoir.

Le montage, d’une grande précision poétique, alterne entre présent et passé, entre images et absences, créant une dramaturgie du trauma.


La caméra n’est jamais voyeuriste. Elle écoute, elle recueille, elle accompagne. Elle devient complice, presque thérapeutique.

Chaque plan est une tentative d’apprivoiser le vertige : celui d’un souvenir incertain, celui d’un adulte face à l’enfant qu’il a été.



De l’intime au politique


En filmant sa propre reconstruction, Clément-Wilz dépasse le simple « je » pour atteindre un « nous » collectif.

Il donne voix à tous les corps réduits au silence, à toutes les enfances confisquées.

Le film dénonce, avec une force tranquille, les complicités muettes de l’institution religieuse, mais aussi celles, plus ordinaires, des familles qui n’ont pas voulu voir.


Filmer devient alors un acte politique.

Reprendre la parole, c’est reprendre possession de son corps - et, à travers lui, du monde.



Une œuvre qui hante et libère


« Ceci est mon corps » ne cherche ni le spectaculaire ni la catharsis.

Il cherche la vérité - celle qui tremble, qui blesse, qui libère un peu.

Le spectateur en ressort bouleversé, parfois étouffé, mais traversé par une énergie vitale : celle d’un homme qui, en filmant sa plaie, choisit la vie.


Ce qui émeut le plus, ce ne sont pas les faits - aussi insoutenables soient-ils - mais les doutes, les hésitations, la vulnérabilité de l’adulte face à sa mémoire abîmée.

La pudeur des parents, perdus et désarmés, la complexité du pardon, les non-dits qui demeurent… Tout cela fait de ce documentaire une œuvre d’une humanité bouleversante.


Peut-être laisse-t-il le spectateur un peu sur sa faim - mais c’est justement ce vide, ce tremblement, qui en fait la justesse. Parce que le trauma, lui, ne se résout pas. Il se traverse.



Ceci est mon corps

Un film de Jérôme Clément-Wilz

Production Kidam / Squawk Films

Sélectionné au FIPADOC 2025

Diffusion ARTE France


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