
Empathie – La santé mentale sans filtre, entre rires et vertiges
- Bonfils Frédéric
- il y a 1 jour
- 2 min de lecture
🅵🅵🅵 FOUD’ART – Quand la série devient miroir de nos fragilités
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Une série québécoise qui ose
Empathie, création de Florence Longpré (qui incarne également l’héroïne), réalisée par Guillaume Lonergan, s’impose comme une comédie dramatique hors norme.
L’intrigue nous plonge dans l’univers d’un institut psychiatrique fictif, Mont-Royal, où Suzanne Bien-Aimé, ancienne criminologue devenue psychiatre, reprend son poste après deux années de dépression.
À ses côtés, Mortimer (Thomas Ngijol), agent d’intervention aussi maladroit qu’attachant, et une galerie de patients aux trajectoires bouleversantes. Empathie choisit d’aborder la santé mentale sans pathos ni clichés, avec une sincérité et une liberté de ton qui frappent.
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Un fragile équilibre entre gravité et humour
C’est là toute son originalité : jouer sur les contrastes. Un instant, on rit d’un quiproquo de couloir ; l’instant d’après, on est happé par une crise psychotique ou une scène de deuil.
La presse ne s’y est pas trompée : Télérama parle d’une “plongée lumineuse et bouleversante”, tandis que Le Monde souligne un mélange des genres où le polar, le soap et le drame intime se percutent.
Certes, le récit peut parfois sembler trop chargé, certains rebondissements paraissent forcés. Mais dans cette tension permanente, la série garde le cap : nous faire ressentir, avec force, ce que signifie être fragile dans un monde qui l’est tout autant.
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Une réception enthousiaste
Le Prix du public au festival Séries Mania 2025 confirme l’adhésion des spectateurs. Beaucoup saluent la justesse émotionnelle et la capacité de la série à éviter les pièges du sensationnalisme.
Florence Longpré incarne Suzanne avec une intensité rare, oscillant entre lucidité et vertige. Quant à Thomas Ngijol, il surprend dans un registre sobre, drôle et touchant.
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Une fiction qui choisit la faille plutôt que la démonstration
La véritable force d’Empathie réside dans sa manière de maintenir l’équilibre entre comédie et douleur. La série ne cherche pas la fidélité absolue au réalisme psychiatrique et assume sa part de romanesque. Certains pourront trouver la narration dense, parfois artificielle. Mais là n’est pas l’enjeu : Empathie n’entend pas être un documentaire, encore moins une leçon clinique.
Son objectif est ailleurs : mettre en lumière ce fil ténu qui relie nos fragilités individuelles aux fragilités collectives. En donnant voix et chair à des personnages souvent réduits au silence, Florence Longpré et Guillaume Lonergan rappellent que derrière chaque diagnostic, chaque crise, chaque silence, il y a une humanité à entendre.
C’est dans cette capacité à faire résonner l’intime chez le spectateur que la série atteint sa pleine puissance. L’art, qu’il soit théâtral ou sériel, trouve ici sa fonction première : éveiller une empathie que l’on croyait parfois perdue.
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Informations générales
Origine : Série québécoise (drame + comédie) écrite par Florence Longpré, qui tient aussi le rôle principal.
Saisons : la première compte 10 épisodes ; une deuxième est déjà en développement avec la participation de Canal+.
Distinctions : Prix du public au festival Séries Mania 2025.


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