Philippe Caubère n’est pas du style à se faciliter la tâche. Pendant 2 mois, il va jouer en alternance trois spectacles en continu et en alternance. Et quels spectacles !
Seul en scène, il court, roule, tombe, se relève et le tout en jouant plusieurs personnages et en disant des textes très denses et compliqués. Je pense très sincèrement que le terme "jouer" convient parfaitement à Philippe Caubère qui a l’air de prendre un plaisir immense sur scène et qui nous en donne également.
Ces trois spectacles regroupés sous le titre « Adieu Ferdinand » sont la Baleine et le Camp Naturiste, le Casino de Namur 1 et le Casino de Namur 2.
Philippe Caubère est un artiste à part. On l’aime ou on ne l’aime pas mais on ne peut s’empêcher de reconnaître son style génial et très personnel. Pour ma part, j’ai adoré la Baleine et Le camp Naturiste qui sont deux pièces grivoises, corporelles, envoûtantes et même poétiques. Tout ce que j’aime.
Disons-le. La Baleine est, pour moi, un pur chef-d’œuvre.
Toutes les références à Clémence (même si elle prend cher) sont jouissives et celles à Ariane Mnouchkine sont si attachantes.
I
l y a certainement beaucoup de vécu dans tout ce que raconte Philippe Caubère et Ferdinand est certainement une partie de lui-même. Quelle est la limite du vrai ou de l’invention ? Un créateur glisse toujours dans son travail des parts de lui-même mais il est vrai que j’adorerai en savoir un peu plus à ce sujet et percer une petite part du mystère.
Ces deux actes me parlent tellement (même si j’étais enfant à l’époque où se déroule l’histoire) que j´ai été vraiment touché.
Les deux pièces suivantes avec le Casino de Namur 1 et 2 m’ont un tout petit peu moins touché.
Je connais très peu la Belgique et je ne me sens pas particulièrement concerné par cette famille mais je fais la fine bouche car le talent immense de Caubère est toujours là.
Pour être précis, c’est surtout le Casino de Namur 1 que j’ai moins aimé. Ferdinand m’a beaucoup manqué dans cette pièce et à part le voyage en voiture et l’arrivée avec la description de la maison en plastique, le reste m’a paru un peu long.
Pour le Casino de Namur 2, c’est tout autre chose. Ferdinand est bien de retour et les images très visuelles qu’apportent les gestes et les mots de Philippe Caubère m’ont à nouveau, complètement accroché. Cette création est un très bon cru « Caubère ».
Finalement, Philippe Caubère est comme un très grand vin. On attend le nouveau cru que l’on se permet de juger. Cela en devient presque gênant, car un grand vin reste et restera un grand vin.
Philippe Caubère est la générosité et l’énergie. La technique et l’amour et peut-être un petit peu le manque d’amour, car je sens chez ce monstre sacré (oui, oui) beaucoup d’émotion mais aussi beaucoup d’envie d’amour.
Un petit aparté. Dans le camp naturiste, Ferdinand se retranche dans son bungalow et dans la lecture. C’est l’occasion pour Philippe de dire quelques passages de texte classique. J’ai eu l’envie folle, à ce moment-là, qu’il continue. Très sincèrement, j’adorerais le voir, à un jour, dans une pièce plus traditionnelle. Cela doit être fantastique !
Et, pour finir. J’ai dit au tout début. Philippe, on l’aime ou on ne l’aime pas.
Je pense que ma démonstration répond évidemment à cette question.
Caubère est tout simplement incontournable. Un peu comme la Tour Eiffel ou le Musée du Louvre, il faut absolument l’avoir vu, au moins, une fois...sur scène.
Continuez à vous amuser, Monsieur, et continuez à parler de « cul ». J’adore !
Si un jour, nos routes devaient se croiser, je serais très heureux de vous décarcasser un petit peu (avé lacent du midi, peuchère)
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