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Photo du rédacteurBonfils Frédéric

La Visite. Une maman au bord de la crise de nerfs. Théâtre du Rond-Point

Dernière mise à jour : 18 mars 2021

Anne Berest, en écrivant pour Lolita Chammah aborde un sujet qui reste encore un immense tabou. La notion d’instinct maternel et ses questionnements à la fois émotionnels et philosophiques. Il est même assez surprenant de voir certaines femmes un peu exaspérées ou gênées par le propos. C’était le cas, devant moi, lors de la représentation.


"La visite" est un spectacle en plein délire. Cette femme, clairement à bout de nerfs, ne gère plus la situation, sa jeune maternité et son rôle de mère.

Et, par ce biais, c’est toute la place est la vision de la femme au sein de la société qui est abordé.


Faut-il renoncer à tout ce que l’on est intrinsèquement, lorsque l'on devient maman?

L’amour maternel est-il une évidence ?

Peut-on concilier objectif de carrière et maternité ?


Anne Berest brise certainement l’omerta la plus puissante de toute notre société, et si ce n’est pas la première fois que ce sujet est abordé, jamais le discours n'a été aussi direct, scientifique et politique.


Je pourrais très bien ne pas soutenir ma thèse, m’occuper uniquement de la fille, m’en occuper vraiment. Je veux dire, être une mère professionnelle, lui faire faire des choses exceptionnelles, lui apprendre les sciences d’une façon inédite, ce serait sans doute plus utile que de rendre ma thèse parce que ma thèse ne pourra pas changer le monde, mais ma fille si, ma fille pourrait changer la planète. Sait-on jamais ? non pas la planète, mais un bout, un tout petit bout...


Lolita Chammah s’est emparée de ce texte, absolument magnifique. Intense et même révolutionnaire, et elle en fait un objet théâtral aussi fort que désespéré. Son rythme verbal effréné, au début, devient progressivement de plus en plus mélopé et tendre.

La scénographie et les lumières de Chantal de la Coste, très simple, donnent une folie et une poésie immense et la fin du spectacle est d’une beauté ahurissante.


« La visite » nous prend à partie, nous questionne, nous interpelle. Comme ses cousins étrangers en visites, nous sommes de trop dans cette solitude immense, et en même temps nous permettons à cette femme de se confier sans filtre.


« La visite » un très beau seul(e) en scène est une rencontre intense avec la pensée intime et secrète des femmes.




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