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Madame Ose Bashung : un cabaret audacieux et envoûtant

Photo du rédacteur: Bonfils Frédéric Bonfils Frédéric

Dernière mise à jour : 18 déc. 2024

Sébastien Vion et ses acolytes osent tout. Avec Madame Ose Bashung, le répertoire sombre et poétique d’Alain Bashung rencontre le glamour exubérant du cabaret. Sur scène, Corinne, Patachtouille et Brenda Mour, parées de talons vertigineux, de perruques apprêtées et d’une audace insolente, réinventent ces chansons intemporelles avec une énergie débordante. Accompagnées par un orchestre électrisant et un quatuor à cordes du Rainbow Symphony Orchestra, ces créatures de la nuit transcendent l’héritage de Bashung pour en faire une célébration unique.


Dès les premières notes, le spectacle désarçonne. Pas de simple hommage ici : les chansons de Bashung, des plus célèbres (Osez Joséphine, Vertige de l’amour) aux plus confidentielles (Je tuerai la pianiste, Je fume pour oublier que tu bois), sont déconstruites, reconstruites, sublimées. La mise en scène, ponctuée de projections vidéo et de décors extravagants, brouille les repères. On passe d’un saloon poussiéreux à un lit gonflable, ou d’un ring de catch à des univers plus oniriques et érotiques.


Des performances saisissantes


Les trois interprètes ne se contentent pas de chanter : ils incarnent chaque chanson avec une intensité remarquable. Corinne, interprétée par Sébastien Vion, mène la danse avec une gravité sous-jacente et une ironie mordante. Patachtouille, tour à tour hystérique et bouleversante, apporte une folie maîtrisée, tandis que Brenda Mour séduit par sa sensualité rauque et une présence scénique captivante.


Les voix, oscillant entre blues, rock et cabaret, rendent hommage au génie de Bashung tout en affirmant une identité propre. Ici, pas d’imitation, mais une réinterprétation audacieuse qui met à nu la profondeur des textes et la complexité des émotions. Sous le strass et les paillettes, on retrouve une authenticité désarmante.


L’héritage de Bashung transcendé


Le spectacle met en lumière la richesse du répertoire de Bashung, mêlant poésie énigmatique, amour dézingué et douce violence. La scénographie accentue cette dualité, entre glamour et noirceur, dérision et gravité. Les chansons deviennent autant de voyages introspectifs, partagés avec un public tour à tour bouleversé et émerveillé.


L’apothéose survient avec Madame rêve, où les créatures laissent tomber leurs artifices pour offrir une interprétation dépouillée, d’une beauté à couper le souffle. Ce final inattendu vient rappeler que, derrière l’exubérance et la provocation, se cache une sincérité désarmante.


Un cabaret politique et universel


Au-delà du simple spectacle, Madame Ose Bashung est aussi un geste politique. En confrontant l’univers masculin de Bashung à celui, subversif et transgressif, du cabaret, les artistes remettent en question les normes de genre et les conventions artistiques. Ils démontrent que ces univers, loin de s’opposer, se complètent et s’enrichissent mutuellement.


 

Madame Ose Bashung est bien plus qu’un hommage : c’est une réinvention jubilatoire et poignante du répertoire d’Alain Bashung. Entre humour et émotion, extravagance et profondeur, ce spectacle célèbre la liberté artistique dans tout ce qu’elle a de plus éclatant. Un véritable bijou de cabaret, porté par des artistes incroyablement talentueux. À ne pas manquer. Avis de Foudart 🅵🅵🅵


 

Madame Ose Bashung

Conception et mise en scène Sébastien Vion

Arrangements Damien Chauvin

Avec Sébastien Vion, Kova Rea, Julien

Fanthou, Quentin Signori • Musicien Delphine Dussaux ou Charly Voodoo,

Christophe Rodomisto, Juliette Belliard,

Adrien Legendre, Laurent Lescane, Vladimir Spach

Crédit photo © Monsieur GAC


THÉÂTRE DU ROND-POINT

12 — 28 décembre 2024 • Du mardi au vendredi, 21h. Samedi, 20h - dimanche, 17h • Durée 1h15



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