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OFFSCREEN 2025 : Quand l’image déborde, que reste-t-il du regard ?


🅵🅵🅵🅵 FOUD’ART - Un atlas du visible en crise, entre mémoire, politique et poésie



L’image, territoire en ruine


Pour sa 4e édition, OFFSCREEN Paris investit un nouveau lieu aussi chargé d’histoire que de fantômes : la Chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière.

Sous la coupole dessinée par Louis Le Vau, là où Charcot hypnotisait ses patientes et inventait l’hystérie comme spectacle clinique, l’exposition devient un champ magnétique où le visible se contorsionne.


Sous la direction de Julien Frydman, OFFSCREEN 2025 réunit vingt-huit artistes internationaux, six galeries françaises et vingt-et-une venues du monde entier.

Leur point commun ? Faire de l’image un outil de résistance : résistance à l’oubli (Sue Williamson, Alexander Ugay), à la norme du regard (Annegret Soltau, Carrie Schneider), à la machine toute-puissante (LoVid, Estampa), ou à l’histoire dominante (Thu-Van Tran, Hazem Harb).


Là où d’autres salons montrent, OFFSCREEN interroge.

Ce que ces œuvres exposent, c’est moins le monde tel qu’il est que le monde tel qu’il persiste dans nos rétines - abîmé, reconstruit, hanté.


La Chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière. Hôpital Pitié-Salpêtrière, AP-HP - Photo Lympa Architecture
La Chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière. Hôpital Pitié-Salpêtrière, AP-HP - Photo Lympa Architecture


Une cartographie du visible


Du Japon à la Lituanie, du Ghana à la Pologne, OFFSCREEN compose une géopolitique du regard.

Chaque artiste y invente sa propre grammaire visuelle :


Maria Brunner suspend la cathédrale de Cologne sur des rideaux de PVC, illusion gothique et spectrale.

Dorothy Cross sculpte un requin dans le marbre, entre anatomie et mythe.

Martin Désilets superpose des milliers d’images jusqu’à l’absorption du noir absolu.

Marcin Dudek reconstruit un salon de coiffure ouvrier comme refuge de mémoire post-communiste.

Reena Saini Kallat cartographie les inégalités de mobilité mondiale avec des fils électriques et des cartes optométriques.

Hazem Harb transforme Jérusalem en labyrinthe inaccessible.

Thu-Van Tran fait saigner les feuilles d’hévéa pour rappeler les plaies du colonialisme.

• Et Richard Serra, dans l’ultime écho de sa présence posthume, rappelle que le poids du réel est aussi une forme de mémoire.


Un salon ? Non.

Plutôt une messe laïque de la perception, un pèlerinage au cœur des images.



Invitée d’honneur : Shigeko Kubota, la vidéo comme rivière


Portrait Courtesy Shigeko Kubota Video Art Foundation
Portrait Courtesy Shigeko Kubota Video Art Foundation

Figure fondatrice du mouvement Fluxus et pionnière de la sculpture vidéo, Shigeko Kubota (1937-2015) est l’invitée d’honneur de cette édition.

Présentée par Fergus McCaffrey, l’artiste japonaise — dont le MoMA a récemment salué l’héritage — a fait de la vidéo une matière fluide, spirituelle, presque organique.


“Une goutte de pluie devient un ruisseau, un ruisseau devient une rivière. Le rôle de l’eau dans la nature est comparable à la fonction de la vidéo dans notre vie. - Shigeko Kubota, 1981


Dans ses œuvres, l’électronique et le sensible fusionnent : une technologie habitée, vibrante, où l’image devient onde, onde devient émotion.

Kubota, c’est la mémoire du flux, la poésie du signal, la beauté du glitch avant l’heure.



La fracture du regard


Ce qui traverse OFFSCREEN, c’est cette tension entre voir et ne pas voir, entre archive et disparition.

Chez Aurora Király, la photographie devient introspection pré-selfie.

Chez LoVid ou Estampa, la machine déraille pour mieux laisser affleurer la poésie du bug.

Chez Yarema Malashchuk et Roman Khimei, la guerre impose son mutisme : des enfants déplacés dorment, filmés dans un plan fixe.

L’image n’est plus beauté — elle devient preuve, blessure, dilemme moral.


Et au milieu de tout cela, l’histoire du lieu pèse.

Les photographies d’Albert Londe, réalisées en 1893 pour les leçons du Dr Charcot, exposées dans les “Magasins”, rappellent comment la science elle-même a mis en scène la souffrance féminine sous couvert de vérité.

Entre art, médecine et spectacle, ces clichés d’hystériques rejouent le drame du regard masculin : qui regarde qui, et pourquoi ?



La matière du monde


Chaque œuvre ici respire une matière différente :

• la lumière (Shigeko Kubota, David Haxton),

• le textile (Sue Williamson, Annegret Soltau),

• le feu et la cendre (Laurent Lafolie),

• le code et le signal (LoVid, Estampa),

• la chair (Dorothy Cross, Dario Villalba).


Ces matières se répondent, forment une cosmogonie tactile du regard.

Ici, l’image n’est plus preuve : elle est présence.

Et l’œil du spectateur, loin d’être un juge, devient un témoin.



🅵🅵🅵🅵 FOUD’ART – OFFSCREEN 2025


L’exposition où chaque image devient une cicatrice - et chaque cicatrice, une lumière.


OFFSCREEN 2025 compose une archéologie du visible : un musée du présent où le visiteur devient explorateur, parfois intrus.

Entre mémoire et fiction, entre rituel et technologie, l’exposition fait vaciller la frontière entre l’art et la perception.

Ce que ces artistes nous offrent, ce n’est pas une vision du monde - c’est la preuve sensible que l’art, aujourd’hui, ne se regarde plus : il s’éprouve.






INFOS PRATIQUES


OFFSCREEN – 4e édition

Chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière (Paris 13e)

Du 21 au 26 octobre 2025 • Pendant Art Basel Paris • Entrée libre sur réservation



Invitée d’honneur : Shigeko Kubota

Performance continue : Maria Stamenković Herranz – In This Mortal House Building 3

(6 jours, 8h par jour, destruction finale le 26 octobre)


Institutions invitées :

Centre Pompidou (Paris) – œuvres de Phill Niblock & Timm Ulrichs

ZKM Karlsruhe – œuvres d’Analívia Cordeiro & Urs Lüthi


Archives historiques : Photographies d’Albert Londe (1893) – séances du Dr Charcot, présentées avec la Galerie Baudoin Lebon


Performance musicale : Mabe Fratti & Lucy Railton – vendredi 24 octobre (en collaboration avec TONO)


Conversations : Avec des curators du MoMA, DIA, ZKM, Tate, Artforum, Madame Figaro, Mousse Magazine et le podcast Folie Douce de Lauren Bastide.


Artistes phares 2025 : Shigeko Kubota, Sue Williamson, Annegret Soltau, Dorothy Cross, Thu-Van Tran, LoVid, Reena Saini Kallat, Hazem Harb, Martin Désilets, Richard Serra.


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