Une Poésie musicale et immersive
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Retiré dans la campagne russe enneigée ou balayée par les vents d’été, Eugène Onéguine est un être « impatient de vivre et pressé de sentir », aimant le luxe et la fête. Tatiana, jeune fille noble, belle et sombre, tombe amoureuse de lui dans une forme de pureté ardente et tourmentée. Insensible, indolent, il l’éconduit. Lors d’un bal, par désœuvrement, il séduit la fiancée de son meilleur ami. Ce dernier, fou de douleur, le provoque en duel. Eugène le tue, malgré lui. Le sang du jeune homme teinte la neige de rouge...
Onéguine. Quel texte immense, quel spectacle fabuleux !
Jean Bellorini nous fait un cadeau immense en se penchant sur cet immense poème lyrique et romanesque.
Par le biais de casques, les voix chuchotées, mêlées de son et de musique, nous entraînent dans un voyage hypnotique aux mélopées enivrantes. Une sonorité incroyable d´une grande délicatesse.
Le texte dit, si brillamment, si justement avec des césures parfaites et les apartés très bien placés apportent beaucoup de rythme et même une forme de modernité à ce roman de Pouchkine, écrit de 1823 à 1831 qui occupe une place unique dans la littérature russe.
Mélodie-Amy Wallet dans le rôle de Tatiana, au centre de la scène, entourée de ces multiples Onéguine est d’une délicatesse et d'une lumière rare.
Complètement à l’unisson, aux gestes millimétrés, et non sans humour, cette troupe de comédiens - musiciens composent un ballet sonore enivrant et sublime et nous font découvrir un texte d’une puissance rare.
ONÉGUINE
D’après Eugène Onéguine d'Alexandre Pouchkine
Traduction André Markowicz
Mise en scène Jean Bellorini
Réalisation sonore Sébastien Trouvé
Avec Clément Durand, Gérôme Ferchaud, Antoine Raffalli, Matthieu Tune, Mélodie-Amy Wallet
Scénographie, lumière Jean Bellorini
Assistanat à la mise en scène Mélodie-Amy Wallet
Composition originale librement inspirée de l’opéra Eugène Onéguine de Piotr Tchaïkovski
Crédit photo Pascale Fournier
ParisOFFestival - Théâtre 14
Vendredi 3 septembre, 19h00
Samedi 4 septembre, 19h00 – Au Gymnase
Le texte est publié aux éditions Actes Sud, collection Babel.

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