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SKIN. Festival de deauville

Dernière mise à jour : 11 avr. 2021

Attention événement ! Le magnifique film SKIN est sorti, aujourd’hui, en DVD.



Ce très grand film de Guy Nattiv, basé sur une histoire vraie, est un coup de poing. Nerveux, tendu sur un fil. On est chopé dès le départ et ce jusqu’à la dernière minute.


Un film sur deux mondes.

Un jeune homme désorienté, élevé et endoctriné par un groupe de skinheads suprémacistes blancs dont il est un illustre membre et celui d’un activiste noir profondément humaniste qui a pour chemin de bataille d’aider ces brutes à renoncer à toute haine et violence pour une nouvelle vie.

Le déclencheur. La rédemption viendra par l’amour d’une femme perdue. Trahir ceux qui lui ont tout donné, y compris la colère, le mènera dans une situation inextricable.


Les images de sont fortes, brutales.

La description du lien entre ses jeunes et le chef de clan aux tendances sectaires et de sa femme qu’on appelle MA est parfaite. Sa place dans l’histoire est loin d’être anodine. Quelles que soient les raisons pour elle d’accompagner cette folie ne sont pas du tout négligeable et follement incompréhensible. On peut ressentir un vague élan maternel non assouvi. Peut-être…


interview de Guy Nattiv. réalisateur

J’ai eu la chance d’assister avec trois autres journalistes à une rencontre formidable avec Guy Nattiv. Je ne suis pas fan de ce type de rencontre et j’aime beaucoup plus l’intimité qui permet d’aborder des sujets plus profonds, mais les emplois du temps sont si chargés à Deauville qu’il faut faire avec. Guy Nattiv a été d’une générosité folle. D’une grande gentillesse. C’est vraiment un réalisateur sur lequel il va falloir compter. Bonjour. Quel est le rapport entre votre court metrage SKIN prime aux Oscar et le film ?le court métrage n’a rien à voir avec le film. Les deux acteurs principaux sont les mêmes et leurs personnages sont semblants. L’atmosphère est déjà présente mais ce n’est ni une suite ou un « teaser ». C’est une oeuvre à part entière. Jai eu la chance de visionner ce court métrage et j’ai vraiment encore Un fois adoré. L'Oscar est grandement mérité et le clin d’œil aux Black Face ( ici, énorme) est génial 👍. C’est, je pense, la meilleure réponse à la xénophobie et l’obscurantisme ambiant. J'ai sincèrement adoré Le fil rouge du film que sont les scènes dans l’hôpital. Pouvez-vous m’en dire plus ?merci pour votre compliment. Je voulais, en effet, dans ce film sous tension donner des moments de respiration et ces scènes permettent de faire des ruptures de rythme. je pense aussi que ces scènes permettent de ressentir un peu une forme de rédemption. tout à fait car ces scènes sont dures, douloureuses. L’endoctrinement est difficile. Ici, on montre le passage vers la nouvelle vie possible la violence est constante dans le film. Est ce que le tournage était sous tendu ?vous savez ce sont des acteurs professionnels mais il est vrai qu’après les scènes de violence. Le soir, en fin de tournage, les acteurs ressentaient le besoin de se prendre dans les bras. Il y avait une très belle communion qu’elles ont été, pour vous, les scènes les plus difficiles à tourner ?je vais plutôt vous raconter deux anecdotes. La première c’est la scène de combat avec les chiens. Aux États Unis, la réglementation est très stricte concernant la protection animale. Ce qui est normal. pour cette scène, par exemple, il était interdit que les animaux se touchent et il y avait une personne qui surveillait le tournage Je me suis vraiment demandé comment j’allais gérer cette situation. Au bout du compte. On a été obligé de filmer chaque chien séparément puis de tout coller au montage. Ça a été un travail colossal. La deuxième est encore un scène de bagarre mais dans le clan. Cette nuit là, Il faisait vraiment très froid. Les acteurs étaient congelés et se salissaient sans cesse. Il fallait que ce soit absolument une scène de nuit mais les heures passaient et j’ai bien cru qu’on allait pas y arriver. Pendant le tournage de cette scène. Il y a un moment ou j’ai trouvé que c’était particulièrement réussi. Jamie Bell s’est effondré à terre et je me suis dit. Bravo! Quel acteur. Sauf qu'il s'était pris un mauvais coup et ne pouvait plus bouger, le pauvre. Ce sont des anecdotes de tournage (rire). Justement, quel a été le déclic pour choisir Jamie Bell et est-ce que Bryon Widner dit pitbull, le véritable personnage à assister au film ?Jamie Bell a été une évidence absolue pour moi dès le départ. Pour lui c’était plus compliqué. Vous savez. Il est très fin et il avait peur de ne pas être crédible. Je me suis battu pour le convaincre car j'étais sur de mon choix. Il a accepté pour ce rôle de prendre 10 kg et avec les heures de maquillage quand il est rentré sur le plateau. J’ai été définitivement convaincu et fier de mon choix. Bryon Widner est venu une fois sur le tournage mais lorsqu’il a vu Jamie Bell avec tous Les tatouages. Il n’a pu rester. C'était trop fort émotionnellement difficile pour lui. Trop tôt. je trouve également que le rôle de MA est un personnage particulièrement important dans l’histoire je suis tout à fait d’accord. C’est même un personnage clef. C’est la première personne qui prend en charge ces jeunes en perdition. Elle leur donne à manger. Tout un symbole. C’est un personnage complexe et ambiguë. Il y a évidemment de la manipulation mais aussi un lien maternel entre eux Lors de votre discours de la remise de prix de l'Oscar du meilleur court métrage pour Skin, vous avez tenu à rendre un hommage poignant à vos grands parents survivant de l’holocauste. Voulez vous nous en parler?Oui bien sûr. Toute mon enfance j’ai connu la souffrance et la tristesse surtout de ma grand mère. Ça m’as profondément touché et lorsque j'ai entendu parler de l’histoire de Bryon Wildner. Je me suis dit que cette histoire été la meilleure réponse à la xénophobie ambiante et a l'augmentation significative des ventes d'armes à feu en Amérique.


De l'autre côté la rédemption se passe avec beaucoup de compromis et de souffrance physique et psychologique.


Les scènes de coupe dans le bloc opératoire que l’on voit pratiquement dès le départ et qui sert de fil rouge à l’histoire sont très belles et on valeur de purgatoire, ce magnifique film aborde un sujet particulièrement sensible et tabou.

Jamie Bell et Danielle McDonald Sont fantastiques.

Non. Le monde n’est pas manichéen. Il n’y a pas que des gentils et des méchants. Les nuances sont plus fortes et fragiles et ce film nous permet de comprendre que ces brutes sont avant tout des hommes comme les autres.


Ce film est absolument immanquable !



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