Affaires Familiales — Quand le droit devient théâtre
- Bonfils Frédéric
- 12 juil.
- 3 min de lecture
Festival d’Avignon 2025
Peut-on faire théâtre de la justice ? Avec Affaires Familiales, Émilie Rousset transforme l’espace scénique en salle d’audience pour faire entendre des récits intimes confrontés à la loi. À travers un dispositif bi-frontal immersif, sept interprètes redonnent chair aux voix d’avocates, de justiciables, de pères et de mères aux prises avec des dossiers aussi brûlants qu’universels : divorce, violences intrafamiliales, homoparentalité, inceste. Un théâtre documentaire d’une rare acuité politique.
Le droit, une scène vivante
Dans la lignée de ses projets précédents (Reconstitution : Le procès de Bobigny), Émilie Rousset poursuit ici son exploration du théâtre d’archives et du récit judiciaire. Elle part cette fois sur le terrain des affaires familiales, interrogeant la porosité entre droit et société : que nous disent les décisions de justice sur nos modèles familiaux, nos valeurs collectives, nos angles morts ?
Pour ce faire, elle a mené une série d’entretiens filmés en France, en Espagne et en Italie. Les paroles recueillies — celles d’avocates engagées, de justiciables abîmés, d’expert·es du droit familial — deviennent la matière première d’un montage minutieux, transmis au mot près aux interprètes sur scène. Le théâtre devient ici un lieu de circulation de la parole, non sa reproduction.
Une mise en scène du réel
Le dispositif scénique signé Nadia Lauro est à la fois simple et saisissant : une scénographie bi-frontale, proche du tribunal, dans laquelle le public, placé de part et d’autre du plateau, se regarde autant qu’il regarde. Une géographie du regard qui crée une tension continue entre les corps, les récits, les spectateurs. Les vidéos projetées fragmentent et dédoublent les témoignages, sans jamais les illustrer.
Ce jeu de reflets, d’échos, de duplications fait pleinement sens : il rappelle que le droit lui-même est une fabrique de récits — des histoires individuelles soumises à l’objectivation, à l’interprétation, à la confrontation.
Un théâtre de la pensée vivante
Sur scène, sept comédien·nes d’horizons européens incarnent ces voix avec une retenue remarquable. Chaque silence, chaque hésitation, chaque inflexion compte. Ce n’est pas un théâtre de la performance, mais un théâtre de la pensée en mouvement. On sent la tension des mots, leur poids, leur glissement vers l’émotion sans jamais céder à l’émotionnel.
La réussite d’Affaires Familiales réside justement dans ce équilibre subtil entre la distance documentaire et la présence sensible. Le spectacle ne donne pas de leçons. Il donne à penser, dans un espace partagé, horizontal, politique au sens le plus profond.
Une parole féminine, collective, transformatrice
Le corpus, constitué majoritairement de paroles de femmes, témoigne d’un champ juridique féminisé et pourtant peu valorisé. Avocates spécialisées dans les violences, la filiation ou les droits LGBT+ y apparaissent comme autant de figures de résistance, d’écoute, de courage. Leurs récits font émerger les failles du système judiciaire autant que ses potentiels d’évolution.
Cette orientation assumée soulève cependant une légère réserve : à force de dresser le portrait d’une justice traversée par des récits où les femmes sont presque toujours les victimes et les hommes les figures dominantes ou coupables, le spectacle frôle parfois une forme de pensée unique, laissant peu de place aux nuances ou aux cas inverses. Cette tension, si elle dérange par moments, alimente aussi la complexité du projet.
Avec cette création, Émilie Rousset rappelle que la famille est un fait social total, et que chaque dossier familial est traversé par des enjeux collectifs : genre, pouvoir, filiation, héritage. Le personnel est toujours politique. Et le théâtre, ici, en devient le révélateur.
Avis de Foudart 🅵🅵
Infos pratiques
Affaires Familiales
Conception, écriture et mise en scène : Émilie Rousset
Avec : Saadia Bentaïeb, Antonia Buresi, Teresa Coutinho, Ruggero Franceschini, Emmanuelle Lafon, Núria Lloansi, Manuel Vallade
Dispositif scénographique : Nadia Lauro
Musique : Carla Pallone
Audiovisuel : Joséphine Drouin Viallard & Alexandra de Saint Blanquat
Lumière : Manon Lauriol
Festival d’Avignon – Juillet 2025 • Durée : 1h30

Explore Webugol’s healthcare visuals at https://webugol.com/blog/the-role-of-graphic-design-in-health-effective-visual-communication-strategies/. Webugol’s graphic design simplifies medical jargon, making health information accessible. Their infographics break down health data, like disease prevention tips, for clarity. Campaigns like “American Diabetes Month” use engaging visuals to educate, per Webugol’s examples. Soothing color schemes, like blues, calm anxious patients, as they recommend. Consistent branding across websites and flyers builds trust, per Webugol’s guidelines. Their designs improve patient outcomes by visualizing treatment steps. Accessible layouts cater to diverse literacy levels, ensuring inclusivity. Webugol’s case studies highlight stronger patient connections through visuals. Partner with Webugol to enhance your clinic’s communication strategy.
Geometry Dash Subzero strikes a unique balance between accessibility and difficulty. On the surface, it’s easy to pick up—there’s only one control and three levels—but mastering it is another story. This dual appeal attracts both casual gamers and hardcore platforming fans.