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Buster Keaton. Le cinéma au théâtre

Dernière mise à jour : 25 avr. 2021

Avis de Foudart 🅵🅵🅵

Marcial Di Fonzo Bo et Élise Vigier, le directeur et artiste associée de la comédie de Caen ont reçu le Molière de la meilleure création Jeune Public en 2019 pour M. COMME MELIES.


Ils continuent à explorer les débuts du cinéma avec une nouvelle création destinée à tous : BUSTER KEATON. « L’homme qui ne sourit jamais »


Sur scène un wagon de train, une locomotive, une maison tournante, pliable ou chancelante, un aquarium pour que des scaphandriers puissent y plonger. Les spectateurs assisteront au tournage d’un film qui prendra corps sous leurs yeux, découvrant ainsi, comment se fabrique une œuvre d’art.

Et si Buster Keaton était un artiste méconnu ?

La grande qualité de ce spectacle est de mettre en lumière ce génie du cinéma muet beaucoup moins connu du public que Charlie Chaplin. Cet artiste, à l’allure inoubliable et la figure triste, impassible et silencieuse fut l’un des grands inventeurs du burlesque.


Keaton est directement lié au monde. Il a même inventé un des fondements de l’appareil cinématographique : il a dédoublé l’écran. Son travail joue sur deux horizontalités, deux parallèles, traversées par une perpendiculaire : la première horizontale est le monde réel, l’autre est celui de Keaton ; lorsque ces deux lignes se coupent, ça détonne, ça étonne, et c’est là que réside le gag. (. .)

Outre l’histoire de sa famille et son enfance, ce spectacle, par une traversée de ses films, rend hommage à l’imagination sans limite de cet artiste explorateur d’un monde en construction, Le cinéma.


On croisera la séquence de l’ouragan ou de la maison pliée avec Sybil Seely dans la MAISON DÉMONTABLE, la scène de la Croisière du NAVIGATOR, où Buster Keaton prend l’eau à l’intérieur de son scaphandre, et où Katryn Mc Guire essayant de le sauver le noie encore plus, ou encore tous les deux en scaphandre main dans la main, pour la fin heureuse du film.

Buster Keaton : la sensation du cinéma au théâtre, est-ce une mission impossible ?

Les idées de mise en scène comme l’utilisation de marionnettes et les décors modulables assez géniaux retranscrivent, parfaitement, l’univers propre à Keaton.

Mais le sentiment de magie et de merveilleux que nous ressentons lors des diffusions d’extraits de film a du mal à nous emporter, autant sur scène.


Peut-être que les cascades sont moins étourdissantes, peut-être que le spectacle manque un peu d’émotion. Peut-être qu’il n’est, tout simplement, pas si facile de se reconnecter à notre âme d’enfance.


Buster Keaton est un spectacle si riche et complexe qu’il mériterait encore quelques ajustements.

 

BUSTER KEATON

Un spectacle d'Élise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo

À partir des textes d'Agnès Desarthe, Leslie Kaplan, Federico Garcia Lorca, Florence

Seyvos, Yoann Thommerel, Tanguy Viel et Steven Wallace

Avec Louis Benmokhtar, Pierre Bidard, Sarny Caffonnette, Michèle Colson, May Hilaire

Scénographie et peintures Catherine Rankl

Musique Étienne Bonhomme

Photographies Pascal Gely

Une production de La Comédie de Caen - CDN de Normandie Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National


Extraits de films de Fatty Arbuckle, Buster Keaton, Bob Fosse, Friedrich Murneau, Sergueï

Eisenstein, Jean Epstein et Fritz Lang

Représentation au Théâtre Monfort - Paris


Tournée 2021 27 au 29 janvier, Le Quai-CDN d’Angers (dates annulées) 18 au 21 mai, TNB, Rennes 2, 3 juin, Grand Théâtre de Lorient-CDN 8, 9, 10 juin, Comédie de Caen - CDN de Normandie

scene de danse theatre


EN SAVOIR PLUS...

KEATON PAR LUI MÊME LA MECANIQUE DU RIRE / AUTOBIOGRAPHIE D’UN GENIE COMIQUE

« L’homme qui ne rit jamais », « visage de marbre », « tête de buis » « figure de cire », « frigo » et même « masque tragique », voilà comment on m’a toujours surnommé. En apothéose, le célèbre écrivain et critique James Ages a décrit mon visage en ces termes : » il rivalise presque avec celui d’Abraham Lincoln en tant qu’archétype américain : hiératique, fier, presque su- blime, inoubliable. Je n’ose imaginer ce que notre grand pionnier eût pensé d’une semblable comparaison. Quant à moi, elle me comble d’aise. (...) J’étais un vrai cabotin, les bosses et les égratignures que je pouvais attraper étaient aussitôt soignées et guéries par les rires et les applaudissements du public. Encore un détail : quand un gosse tombe, il ne tombe pas de très haut. J’imagine qu’un psychologue qualifierait mon cas d’autohypnose. Avant même d’avoir atteint l’altitude des trois pommes, on m’avait surnommé « la serpillère humaine ». L’une des premières choses que je remarquais alors fut que, chaque fois que je souriais ou que je laissais entrevoir au public à quel point je m’amusais, les rires étaient moins forts que d’habitude. (...) Je crois que les gens ne s’attendent pas à ce que quiconque utilisé comme serpillère, chiffon à poussière, sac de patates, ou ballon de foot puisse adorer tout ce qu’on lui fait subir. Ce fut donc délibérément que je pris un air misérable, humilié, craintif et résigné, et ce jusqu’à l’égarement. Certains comiques peuvent faire rire en riant de leurs propres gags. Pas moi. Aucun spectateur ne l’admettrait. Et ça me convient très bien. Toute ma vie durant, j’ai été au comble du bonheur quand j’entendais un spectateur dire à son voisin : « regardez-moi ce pauvre type ! »

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