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Désordres. Manufacture des Abbesses

Dernière mise à jour : 31 mars 2021

Avis de Foudart 🅵🅵🅵🅵

Sarah et Thomas, deux quarantenaires actifs, motivés, forment un couple que l’on pourrait qualifier de réussi . Mais une image peut-elle résister aux épreuves ? Désordres, c’est la vie. C’est le récit de cette confrontation à l’autre, aux regards extérieurs, mais surtout à soi-même.

Désordres nous plonge dans un conte contemporain , loin de tout héroïsme, un conte qui cherche à écrire sa propre histoire .

Désordres est une pièce passionnante et originale.


Avec un rythme soutenu, en alternant des passages narratifs, d’autres dialogués et des scènes qui se présentent comme des flashs, la pièce nous plonge directement dans les pensées intimes de ce couple en pleine crise.

« Ce qu’on ne veut pas savoir de soi-même finit par arriver de l’extérieur comme un destin » (C.J. Jung).


Chaque scène correspond à un morceau de mémoire arraché, rejoué, encore brut, tantôt léger et drôle, tendre et amoureux. Ces morceaux marquent des points imaginaires sur la ligne du temps que le spectateur reliera peut-être au fur et à mesure. Sans aucun jugement de part et d’autre, ni caricature, Désordres montre très bien les différentes façons de penser, de ressentir et de communiquer au sein d’un couple entre un homme et une femme.

En plaçant le curseur sur les quarantenaires, l’autrice Yamina Hadjaoui a eu une très bonne idée, assez peu utilisée au théâtre. La conjoncture sociale et familiale apportant, en effet, des problématiques différentes, mais passionnantes de ceux des trentenaires.

Son écriture incisive et acérée apporte l'urgence et reflète parfaitement à la fois l’air du temps, mais aussi l’intimité du couple tout en nous laissant présager la survenue du drame. Cet instant de violence mentale, ce point de bascule, ce moment où les mots vont trop loin et brisent quelque chose chez l’autre et chez soi…

Désordres. LE REFLET DE SOI À L’AUTRE.

Dès lors le couple, le « nous », laisse place au « je » et à une lutte pour la domination de l’autre.

Une lutte insidieuse, sans doute partiellement inconsciente, une lutte au cours de laquelle chacun des deux combattants, pense être en train de se défendre alors qu’il détruit.


DÉSORDRES EST UN TERRAIN DE JEU IDÉAL. Une pièce très exigeante envers les acteurs. C’est un investissement total pour passer en un minimum de temps d’un état et d’une situation plus ou moins extrême à une autre et ce, en étant privé de la suite des événements, ceux-là mêmes qui les ont amenés à cet endroit.

Oriane Blin et Boris Khalvadjian sont deux comédiens si investis que l'on pourrait imaginer qu'ils soient en train de nous livrer leur propre histoire. On s'attache à ce couple. On est effrayé pour ce couple ou même désabusé.

Oriane Blin et Boris Khalvadjian réalisent un véritable challenge. Celui de changer très rapidement d'émotions tout en nous faisant ressentir des parts de nous-même.

 

DÉSORDRE

De Yamina Hadjaoui Mise en scène Swan Demarsan

Avec Oriane Blin et Boris Khalvadjian

Mise en espace Audrey Evalaum Marquis

Costumes Chouchane Abello-Tcherpachian

Création lumières Gaston Duchez

Création sonore Damien Aubry

Photographies Swan Demarsan


Théâtre de la Manufacture des Abbesses

7 rue Véron 75018 Paris

Du 27 août au 11 octobre 2020

Du jeudi au Samedi à 21h. Les dimanches à 17h.

Durée : 1h05


affiche piece désordres


 

En savoir plus...

MUSIQUE

L’univers sonore de la pièce doit solliciter l’imaginaire du spectateur, nous utiliserons le son (effets, bruitages et musique) comme un puissant vecteur de lieux, d’émotions et de souvenirs.

Pas de paraphrase, un endroit, un moment en un instant.

Nous souhaitons créer une véritable partition sonore pour traiter le quotidien des vies contemporaines, fantasmées ou non.

La musique racontera aussi dans un deuxième traitement sa vision à elle de l’évolution des personnages. Du swing amoureux où l’orchestre et la voix humaine génèrent l’émotion par la performance, à l’électro dont les vibrations résonnent physiquement dans les corps...

Références musicales : « Violence »

(B. Khalvadjian)

« Feeling good »

(Michael Bubblé)

https://www.deezer.com/ track/4368116

« Feeling good »

(Nina Simone)

https://www.deezer.com/ track/2285125

« Jimmy »

(Moriarty)

https://www.deezer.com/ track/92216462

« Wasting my young years »

(London Grammar)

https://www.deezer.com/ track/604283342


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