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I AM EUROPE. ATELIERS BERTHIER. ODEON

Dernière mise à jour : 15 mars 2021

Je viens tout juste de sortir des ateliers Berthier pour voir la nouvelle création de Falk Richter, le génial créateur de « je suis Fassbinder », "I am Europe".


Cette œuvre est un spectacle ultime. Joué, dansé, chanté. Ces 8 jeunes (pas si jeunes) comédiens venus de plusieurs pays européens ont une grâce époustouflante.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce spectacle donne envie de parler, d’échanger. J’adore me confronter à l’avis des autres et je ne m’en suis pas privé à la sortie du théâtre.


J’ai un peu tout entendu. Du positif comme du négatif. Le moins que l’on puisse dire, c’est que « I am Europe » ne laisse personne insensible.


Pour ma part, j’en suis sorti plutôt très content, avec une belle énergie et le sourire aux lèvres.

C’est étonnant, car le sujet est plutôt sombre, les mots sont souvent durs et désabusés, mais je n’ai pas voulu m’arrêter à cette première lecture et j’ai fait le choix délibéré de prendre du recul sur ce que j'entendais, de profiter de cette scénographie magnifique et de ne pas me poser sans cesse de questions.

Être d’accord ou ne pas l’être n’est pas si important à mes yeux, car finalement, si ces jeunes hommes et femmes racontent un peu tout et n’importe quoi, font des raccourcis, des phrases à l'emporte pièce d’une évidence folles et utopiques. Ils le font avec sincérité, fougue et une énergie si belle et si pure.

Ce foutu pouvoir de la jeunesse qui par ses remarques, ses réflexions, finit par nous faire un constat d’une justesse troublante et, au bout du compte, nous donne une belle leçon.

Un bon coup de pied au cul (désolé), à nous les aïeux.


« I am Europe » est une vraie performance. Un peu subversive, un peu déglinguée. Terriblement folle et d’un esthétisme époustouflant.


J’ai eu la chance de discuter avec Douglas Grauwels, l’un des performeurs de ce soir (c’est le terme idéal). Il m’a expliqué la genèse de ce spectacle complexe qui s'est construit sur plusieurs années.

Chaque intervenant a été choisi pour son particularisme et ses différences. La danse, le chant, le théâtre. Ils savent tout faire et certains tableaux sont grandioses.

Ils ont passé beaucoup de temps à improviser dans plusieurs lieux différents, séparément. Ils ont répondu à plein de questions sur leurs visions de l’Europe et ont parlé de leur propre histoire.

Falk Richter s'est emparé de tout ce vivier et en a fait une trame dramaturgique. Certains ont accepté que l’on se serve de leur vécu, d’autres non. Certains ont écrit des phrases ou des monologues comme Douglas Grauwels sur la monnaie alternative, son sujet d'étude.

Il m’a parlé de la difficulté pour monter ce projet, de la tension ambiante pour s’accorder entre eux et avec le metteur en scène.

Je suis certain que le génial Falk Richter, avec malice, a su distiller cette atmosphère pour encore mieux montrer la difficulté pour l’Europe de coexister, de perdurer. Car l’Europe est en danger. J’adore la symbolique des cubes très instables sur lesquels l’on tient avec tant de difficultés.


Il y a quelques failles dans ce spectacle. Un peu trop de clichés, d’évidence, de phrases téléguidées par le bien-pensant. C’est un peu fourre tout et ça manque peut-être de lien. Mais tout ça, toutes les critiques que j’ai pu entendre ou même ressentir, finalement, c’est ça l’Europe !

Cette espèce de montage désordonné.

Parmi les solutions très bien montrées ici, la différence serait-elle une force ? Et plutôt que de voir l’ensemble, ne faudrait-il pas voir la singularité ?


Mais, pour moi, l’Europe, c’est aussi la culture, la danse, le chant, ABBA, le rap et surtout Sandra Kim, gagnante de l’Eurovision avec j’aime, j’aime la vie (même si c'est une folie). J'aime, j'aime la vie (Bravo pour le défi). J'aime, j'aime la vie. Ne m'en veuillez pas. Je suis née comme ça. J'aime, j'aime la vie. Whoa... et tant pis, s'il pleut un peu beaucoup sur moi.


J’aurais tant aimé que « I am Europe » finissent comme cela. C’est mon plus grand regret, ce soir, mais c’est tout.


J’ai profité à fond de cette atmosphère vivante et vibrante et de cette jeunesse.


Quoique l’on en dise, c’est un très beau spectacle, compliqué, ambiguë mais magnifique.






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