crédit photo : Mehdi Benkler
Une pièce, un seul en scène, mais peut-on juste parler d'une œuvre théâtrale ? Je ne suis pas si sûr. En tout cas ce projet écrit et joué par Philippe Soltermann est ambitieux et généreux. L’idée de nous remettre en mémoire Hubert-Félix Thiéphaine est déjà, en soi, remarquable, mais je ne comprends pas les mots de Lorenzo Malguerra se défendant d’avoir monté une pièce sur un fan, une groupie. J’ai même failli de tomber de mon lit lorsque j’ai lu ces mots.
N’ai-je pas vu la bonne pièce ? Suis-je passé complètement à côté ? Dans quel état gère ? Parce que moi, je n’ai vu que ça et bien trop, en réalité.
J’ai toujours été effrayé par les fans et encore plus les meutes de fan. Cette pièce m’a fait penser au film « À mort l’arbitre ». J’ai trouvé ça effrayant et j’avais envie de fuir. Pas parce que ce spectacle ne me plaisait pas mais pour la fureur qui se dégageait de Philippe Sottermann.
Les mots sont magnifiques (ce serait difficile d’en être autrement en parlant du génial Thiéphaine), le traitement m’a vraiment gêné.
Pourquoi, notamment, mettre en opposition la pauvre France Gall. Elle s’en est prise plein la tête de son vivant. Pourriez-vous au moins la laisser reposer en paix. J’aime Thiéphaine, j'aime France Gall et j’en suis fier.
Pourquoi cette aigreur dans les propos et cette attitude de fan de bière et de foot.
La scène, très drôle et caustique, sur les critiques est sympathique mais tellement facile.
Et puis les plus beaux moments sont quand même les dix dernières minutes au bar et surtout quand la voix de l’idole retentit enfin. Ce qui est troublant. C’est qu’en effet les mots sont âpres et rudes, mais la voix si douce.
Je pense qu’à être trop fou de Thiéphaine, Philippe Soltermann se soit laissé emporter dans une errance très manichéenne et que Lorenzo Malaguerra n’ait
pas su maîtriser la bête.
En tout état de cause, en rentrant, j’ai écouté Hubert-Félix Thiéphaine.
C’était l’objectif, non ? Pour les fans incontestablement absolus.
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