« L’homme pénètre, la femme est pénétrée. »
Je te pardonne (Harvey Weinstein) synthétise en musiques le phénomène « Me too », convoque ses figures dignitaires et ses grands criminels, le roi de Peau d’âne, Polanski ou Matzneff, dans un procès avec piano, ouvert à la vindicte populaire et à tous les pervers narcissiques de l’espèce masculine.
Avis de Foudart 🅵🅵🅵🅵
À la barre, Weinstein lui-même voit défiler les témoins du carnage.
Une femme de chambre de Sofitel, une star abusée, une gamine de treize ans… Christiane Taubira ou Élisabeth Badinter s’imposent en avocates des plaignantes. Le verdict tombera, mais l’homme, patriarche phallocrate avec déambulateur, observe des changements. Métamorphose du corps : poitrine, fesses, atrophie des parties génitales. Sa part féminine prend le dessus. Mais cela pourra-t-il suffire pour le pardon ?
Un cabaret burlesque. Une grande tartufferie
Je te pardonne (Harvey Weistein) est un cabaret complètement fou et génial qui met à mal la figure des machos affirmés ou qui s’ignorent, et en lumière la part de féminité du mâle alpha dominateur.
L’espace du cabaret est un refuge de monstres, de mal-nés, de gens qui doutent et qui s’inquiètent, qui se réunissent là pour déjouer les peurs et les angoisses. Pierre Notte
Pierre Notte, en compagnie de deux comédiennes chanteuses et un pianiste loufoque, compose, joue et chante et fait des crêpes. Ils envahissent la grande scène du Rond-point et nous entrainent dans un univers où rois, reines et héros de l'antiquité côtoient Weistein, Christiane Taubira ou Élisabeth Badinter.
Le grand procès du mâle dominateur
Celui que les affaires ont affaibli, fragilisé.
Un procès perdu d'avance et une solution toute trouvée
Et si Harvey Weistein devenait un femme ?
Mais pas n'importe laquelle. Une Catherine Deneuve améliorée. Une Catherine Deneuve qui n'aurait jamais dit que le mariage pour tous était superfétatoire et qui n'aurait jamais revendiqué le droit à être importunée.
Nous sommes un peu putes, tous les quatre sur le plateau, les deux chanteuses et comédiennes, Marie Notte et Pauline Chagne, le musicien Clément Walker-Viry et moi. Pierre Notte
Je te pardonne (Harvey Weistein) est un spectacle outrageusement séduisant et merveilleusement intelligent. Un spectacle aux mélodies entêtantes et au texte terriblement incisif qui éveille les consciences et divertit en même temps.
Paris. Qu’est-ce que tu avais besoin de me suivre à Troie ? T’avais tout à Mycènes et c’est pas les apollons qui manquent. Hélène. Ça va être de ma faute maintenant ? La guerre de Troie c’est de ma faute peut-être ? Paris. Ma faute pas de ma faute on dit ma faute et la faute à qui ? C’est la beauté des femmes qui fout la merde partout. Extrait du spectacle.
Je suis un homme en bout de route, tu es une femme en devenir. Extrait du spectacle.
JE TE PARDONNE (HARVEY WEINSTEIN)
Texte, musique et mise en scène Pierre Notte
Avec Pauline Chagne, Marie Notte, Pierre Notte, Clément Walker-Viry
Costumes Alain Blanchot
Arrangements musiques Clément Walker-Viry
Création lumières Antonio de Carvalho
Son Adrien Hollocou
Assistanat à la mise en scène Jeanne Didot
Crédit photo Giovanni Cittadini C’est
FESTIVAL OFF AVIGNON
THÉÂTRE DES HALLES
22 RUE DU ROI RENÉ
Du 7 - 30 JUILLET À 21H30
DURÉE 1H25
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