La Gaîté Lyrique en crise : le cri de coeur des salarié·es
- Bonfils Frédéric

- 31 janv.
- 2 min de lecture
Paris, le 30 janvier 2025 – Après 52 jours d’occupation par un collectif de jeunes en attente de reconnaissance de leur minorité par la justice, la Gaîté Lyrique est en pleine impasse. Dans un communiqué publié ce jour, les salarié·es du lieu culturel dénoncent une situation intenable et interpellent les autorités pour une intervention urgente, permettant la réouverture du lieu et la reprise de ses activités.
Un lieu de culture paralysé par une crise sociale
Depuis le 10 décembre 2024, la Gaîté Lyrique – Fabrique de l’époque est occupée par plus de 400 jeunes en situation précaire, dont la minorité n’a pas été reconnue et qui attendent une décision judiciaire. Si l’occupation est motivée par des enjeux sociaux urgents, elle place les salarié·es et la direction du lieu dans une position délicate. Ces derniers réaffirment aujourd’hui leur engagement aux côtés des plus vulnérables, tout en soulignant que la Gaîté Lyrique n’est pas un centre d’hébergement d’urgence et que les conditions sanitaires et sécuritaires sur place se dégradent de jour en jour.
« Il est impensable de rejeter plus de 400 personnes à la rue sans solution de mise à l’abri, et de surcroît en hiver », déclarent les salarié·es. Toutefois, ils soulignent que leur mission première reste culturelle et que l’occupation rend impossible l’exercice de leur métier.
Une institution en péril
Alors que la crise dure depuis plus de sept semaines, l’impact économique et organisationnel devient de plus en plus lourd pour la Gaîté Lyrique. La programmation est à l’arrêt, avec de nombreuses annulations, reports et délocalisations d’événements. La baisse d’activité a conduit la direction à mettre en place du chômage partiel, tout en s’efforçant de protéger ses salarié·es et de maintenir l’esprit du projet.
Malgré ces difficultés, l’équipe assure ne pas se considérer comme « prise en otage » par la direction, contrairement à ce qui a pu être relayé dans certains médias. Elle insiste sur la transparence et la responsabilité dont a fait preuve la direction depuis le début de la crise.
Un appel à l’intervention des autorités
L’occupation de la Gaîté Lyrique n’est pas un cas isolé : il s’agit de la dixième occupation d’un lieu public à Paris en un an et demi. Pour les salarié·es, l’absence de réponse rapide des pouvoirs publics envoie un signal inquiétant à l’ensemble des institutions culturelles.
Face à l’impasse, ils en appellent aujourd’hui à la Ville de Paris pour qu’elle prenne ses responsabilités et trouve une solution d’hébergement pour ces jeunes. « Nous appelons à l’urgence d’une résolution rapide de la situation par une mise à l’abri des jeunes afin que nous, salarié·es, puissions reprendre nos métiers et ainsi permettre à la Gaîté Lyrique d’assurer ses missions, sa vocation culturelle et l’accueil de ses publics », conclut le communiqué.
Alors que la culture traverse une période de crise profonde, l’issue de cette occupation sera un test décisif pour l’avenir du projet de la Fabrique de l’époque et plus largement pour la place des institutions culturelles dans la gestion des crises sociales.












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