« Les derniers jours » ou comment transformer un immense cri de douleur en magnifique hommage burlesque.
Foutu, je suis foutu 🎼
Ce n’est pas évident de rentrer dans l’univers de Jean-Michel Rabeux. Il faut quelques minutes pour comprendre son esthétique, sa folie et sa poésie.
Mais la surprise passée, on se laisse emporter inexorablement dans un grand moment de plaisir, l’étonnement fait place au sourire et toute la noirceur ambiante s’illumine d’une immense fantaisie.
Les chants, la musique et les voix s’accordent parfaitement. Avec beaucoup d’intelligence et d’élégance, la magie opère et l’esprit de ce cabaret macabre nous apparaît, alors, fabuleux.
« Les derniers jours » est un hommage magistral et humaniste à l’être aimé, à ce roi Lear, une vie aussi flamboyante que désastreuse.
Cru, énervé, brutal. La maladie, la déchéance et la mort sont là, inexorablement, mais l’on veut célébrer la vie, la beauté et l’amour, l’humain plus que tout.
Avant Jean-Michel Rabeux, dans mon esprit, seuls des maîtres comme Fellini ou Blier auraient pu imaginer et monter un spectacle de ce type.
Aussi subversive et farfelue que tendre et intime, cette immense noirceur mortuaire est follement joyeuse, magnifiquement lumineuse et profondément loufoque.
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