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Photo du rédacteurBonfils Frédéric

🅵🅵🅵🅵 Mes frères. Un conte onirique et sexuel au Théâtre la Colline. Nouveaux Horaires

Dernière mise à jour : 24 mars 2021

Une maison dans les bois abrite quatre frères : Pascal, Adama, Frédéric, Arthur, ils sont bûcherons ou menuisiers. Mais il y a aussi Marie, la servante. Leurs désirs, leurs pensées, leurs mots convergent vers Marie, celle qui radicalement affirme sa liberté. Ils feulent, brament, braient, ils déplient leurs fantasmes et leurs nuits. Rêvent-ils ?

Pascal Rambert écrit des textes pour les mettre lui-même en scène, et c’est donc la première fois qu’il écrit, à « destination » d’un autre metteur en scène, Arthur Nauzyciel. Et quelle première fois ! Les mots de Rambert s’accordent si merveilleusement avec l’univers de Nauzyciel que, sans le savoir, nous pourrions imaginer qu’ils ne fassent qu’un.


Mes frères est un conte onirique et sexuel sur le pouvoir, les relations fraternelles et familiales, la place de la femme, la descendance et l’amour.

D’un côté quatre hommes un peu bourrus un peu enfantins représentant l’homme, le mâle, la virilité entre dandys chics et cultivés et fauves sauvages et vulgaires.

D’un autre, une princesse désabusée, fracassée. Forte et fragile, à la fois. Sous l’œil rond et inquiètent d’un véritable hibou et la figure décalée d’un aïeul doré, se déroule un combat féminin - masculin, un ballet, rituel amoureux et haineux, tragique mais aussi très drôle pour cinq corps, cinq voix, quatre hommes et une femme qui évoque le désir masculin virant à l’obsession.

Le magnifique décor est fait de deux parties distinctes. Le monde extérieur inquiétant et sombre fait d’arbre mort et l’intérieur, un immense cocon de métal merveilleusement lumineux et sonorisé, à la fois déshumanisé et implacablement ordonné.

Adama Diop, Pascal Greggory, Frédéric Pierrot et Arthur Nauzyciel enchaînent de longs monologues vibrant de force et de poésie.

Marie-sophie Ferdane est éblouissante dans ce rôle de princesse - guerrière. dès son apparition, elle s’empare de cette immense scène et son aura est telle que l’on ne voit plus qu’elle. Tous se donnent à fond, et déploient une énergie incroyable dans ce jeu théâtral viscéral et torturé.


Aux sources du théâtre, entre rêves et mythologie, Mes frères, un grand coup de coeur, est à la fois un spectacle étrange, totalement unique et une pièce aux multiples références qui ne cesse de surprendre, bouscule les conventions et interpelle.

 

Mes frères

Texte Pascal Rambert

Mise en scène Arthur Nauzyciel

Avec Adama Diop, Marie-Sophie Ferdane, Pascal Greggory, Frédéric Pierrot et Arthur Nauzyciel en alternance avec Guillaume Costanza

Assistanat à la mise en scène Raphaël Haberberg

Scénographie Riccardo Hernández

Lumières Scott Zielinski

Son Xavier Jacquot

Costumes, coiffure et maquillage José Lévy

Chorégraphie Damien Jalet

Musique chanson des frères Rouge Gorge (Robin Poligné)

Photo © Abby Savage et Philippe Chancel


La Colline

Création

Du 30 septembre au 23 octobre à La Colline à 17h. Représentations supplémentaires, les 22 et 23 octobre.

Du 10 au 21 novembre au Théâtre National de Bretagne (TNB) et les 20 et 21 novembre 2020, dans le cadre du Festival TNB


Du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h30

Le spectacle est déconseillé aux personnes ornithophobes.





PASCAL –

ma servante regarde je suis nu pour toi comme chaque soir

je viens te visiter

frotter mon corps contre ta porte être limace

une chose

qui laisse une trace

pauvre désir

j’ai pris ma hache car tout rêve est dangereux on n’entre pas dans un rêve

sans arme

alors je viens armé

vois je me mets à genoux j’ai besoin que tu me laves je suis sale ma servante dehors et dedans

il n’y a rien à sauver

nous les hommes même nus sommes couverts de ce que nous portons sur notre dos

je porte beaucoup

voir notre peau c’est voir les couches de nos malheurs

nous allons nus habillés d’eux pauvre désir

ma peau est faite de cela

sa surface fine luit sous l’étoile polaire ce sont les petits chagrins aujourd’hui nulle biche ne s’est arrêtée en dressant ses oreilles et a tourné son regard vers moi

on ne me regarde pas

petit chagrin

Pascal Rambert, Mes frères

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