Les chiens de Navarre règlent leur compte avec la famille traditionnelle
Quand deux anciens Deschiens (Lorella Cravotta et Olivier Saladin) rencontrent Les Chiens de Navarre, ils nous concoctent un spectacle explosif aussi drôle qu’irrévérencieux.
Une entreprise de destruction massive
Selon un récent sondage, 91% des Français·e·s considèrent que les liens familiaux sont essentiels à leur bien-être. Les comédien·ne·s des Chiens de Navarre se glissent, avec l’irrévérence et la truculence qu’on leur connaît, dans la peau des 9 % restants.
Je me sens bien souvent un égaré des 9% restants. Personnellement je n’ai jamais vraiment cru à la notion de famille tant mon passé de ce point de vue là n’est pas loin d’un désastre structurel et affectif. Jean-Christophe Meurisse
Une fête de famille, un soir de Noël
Le spectacle commence dans un joyeux brouhaha. Une grande table, des convives rient, parlent fort, se disputent parfois autour d’un repas de fête. Les parents, jeunes retraités, annoncent à leurs enfants et leur conjoint « On a vendu la maison et on part s´installer au Portugal pour profiter de la vie ».
Cataclysme
C'est un désastre ! Une bombe nucléaire vient d’être lâché et la fête se transforme en pur cauchemar.
« Et toi, tu crois que ça n’a pas été volent de te donner naissance ? »
« On trouve que vous étes cons et, en plus, vous nous avez ramené des plus cons que vous. »
C’est le point de départ idéal pour tenter de comprendre ce que représente cette société intime, étrange et violente à la fois. Jean-Christophe Meurisse
Entre rires et larmes, entre passé et présent
Tout y passe et rien ne nous est épargné, l’éducation, la rancune, la jalousie. Les braises se ravivent et explosent dans un feu de joie hillarant, horrible et psychanalytique.
Voilà un spectacle fou, irrévérencieux, parfaitement écrit et merveilleusement improvisé
Placés en bi-frontal, les spectateurs en prennent pleins les yeux et plein la tête. On est halluciné et, peut-être, choqué, mais on se tord de rire. La vulgarité rejoint la tragédie, le chaos rejoint la poésie.
Avec une magnifique scénographie, de très bonnes idées de mise en scène et une musique géniale, les chiens de Navarre nous envoient une bouffée d’air fraîche ou presque. Ils nous réveillent d’un coup et nous font sortir brutalement, en pleine pandémie, de notre torpeur passagère. Avis de Foudart 🅵🅵🅵🅵
Tout le monde ne peut pas être orphelin
mise en scène Jean-Christophe Meurisse
avec Lorella Cravotta, Charlotte Laemmel, Vincent Lécuyer, Hector Manuel en alternance avec Cyprien Colombo, Olivier Saladin, Lucrèce Sassella et Alexandre Steiger, en alternance avec Anthony Paliotti Crédit photo © Ph. Lebruman Durée 1h30
Tournée
9 au 10 nov 2021 - La Comète, scène nationale
de Châlons-en-Champagne
26 au 27 nov 2021 - La Ferme du Buisson
8 au 22 déc 2021 - Théâtre National de Bretagne, Rennes
4 au 5 mars 2022 - Le Channel, scène nationale de Calais
10 au 12 mars 2022 - Halle aux Grains, Blois
17 au 19 mars 2022 - Théâtre des Salins, scène nationale de Martigues
23 au 26 mars 2022 - Malraux, scène nationale Chambéry Savoie
30 mars au 9 avril 2022 - La Comédie de Clermont- Ferrand
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