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Photo du rédacteurBonfils Frédéric

Angelin Preljocaj et sa Troupe Présentent "Requiem(s)" : Une Exploration Tribale et Poétique de la Mort et de la Vie

Angelin Preljocaj, chorégraphe renommé pour ses audacieuses innovations stylistiques, revient à la Grande Halle de la Villette avec une nouvelle création envoûtante intitulée "Requiem(s)". Ce projet s’inscrit dans la continuité de son œuvre éclectique, alliant minimalisme et narrativité, avec une chorégraphie conçue pour une vingtaine d’interprètes.


Une Œuvre Tribale et Universelle

Depuis plusieurs années, le public de La Villette a pu apprécier la capacité d'Angelin Preljocaj à se réinventer sans cesse. En 2018, il proposait "Still Life", une pièce inspirée par les vanités et la nature morte, avec une bande sonore contemporaine signée Alva Noto et Ryūichi Sakamoto. Par la suite, "Blanche-Neige" revisitait le célèbre conte des frères Grimm, mis en musique par Gustav Mahler. "Gravité" explorait, quant à elle, les défis de la pesanteur. Avec "Requiem(s)", Preljocaj poursuit cette quête de renouvellement et de prise de risque artistique.


La nouvelle création mobilise les danseurs du Ballet Preljocaj pour une chorégraphie ample et tribale. Ce projet ambitieux vise à fusionner une écriture intime avec une mise en scène grandiose, adaptée aux volumes de la Grande Halle de la Villette. À travers ce spectacle, Preljocaj aspire à révéler la beauté et l’émotion universelles que la danse peut susciter.


La Genèse de "Requiem(s)"

L’inspiration derrière "Requiem(s)" est profondément personnelle. En 2023, Preljocaj a perdu ses parents et plusieurs amis proches, ce qui l’a poussé à explorer les thèmes du deuil et de la mort. Cette œuvre n’est pas seulement une méditation sur la fin de vie, mais aussi une célébration de la vie et un hommage aux êtres chers disparus. La dimension rituelle de "Requiem(s)" met en lumière l’importance des rites funéraires dans les civilisations, comme l’a souligné le sociologue Émile Durkheim. Preljocaj évoque des exemples de rituels joyeux autour des morts en Indonésie pour illustrer l’importance de ces cérémonies dans la création de sens et d’émotion.


Une Diversité Rituelle et Musicale

Le pluriel de "Requiem(s)" reflète la diversité des rituels représentés dans le spectacle. Chaque rituel est accompagné d’une ambiance musicale spécifique, allant du classique "Requiem" de Mozart à des créations sonores contemporaines. Cette diversité musicale, incluant des œuvres de György Ligeti, Olivier Messiaen, System of a Down, Hildur Guðnadóttir et des chants médiévaux, enrichit la profondeur émotionnelle de la pièce.


Un Processus Créatif Collaboratif

Preljocaj décrit son processus créatif comme une exploration loin des clichés, laissant la création elle-même le guider. Il travaille en étroite collaboration avec ses danseurs, utilisant son propre corps pour générer des mouvements que les interprètes reprennent et enrichissent. Cette collaboration aboutit à un langage chorégraphique unique, influencé à la fois par les interprètes originaux et ceux qui reprennent les rôles.


Une Première Éblouissante

La première image de "Requiem(s)" est saisissante : trois quatuors fixent attentivement et se meuvent sous trois corps suspendus dans des cocons transparents, symbolisant la naissance, tandis que le "Requiem" de Ligeti résonne.


La lumière, conçue par Éric Soyer, met en valeur la délicatesse des poses et la lenteur des mouvements suspendus. Soudain, toute la troupe de dix-neuf danseurs envahit la scène, créant une chorégraphie d'une complexité remarquable. La pièce oscille entre expansion et densité, courbes et contours, forgeant un langage chorégraphique unique. Entre transe méditative, spiritualité et baroque, ce ballet enivrant nous émerveille et nous laisse sans voix.


Une Œuvre Visuelle et Émotionnelle

Les costumes d’Eleonora Peronetti, principalement en noir et blanc avec des nuances de gris, ajoutent à l’atmosphère picturale de "Requiem(s)". Les références visuelles abondent, de Goya à William Blake, en passant par la "Danse macabre" de Mary Wigman. La danse macabre lie la mort à la vie, un thème central de cette création, particulièrement pertinent en ces temps de conflits mondiaux.


 

"Requiem(s)" d’Angelin Preljocaj est une œuvre puissante et émotive, explorant la mort et la vie à travers une chorégraphie tribale et poétique. Elle témoigne de la foi inébranlable de Preljocaj dans la danse comme moyen de communication universel. Avis de Foudart 🅵🅵🅵🅵


 

Angelin Preljocaj : Requiem(s)

Chorégraphie Angelin Preljocaj

Danseurs Lucile Boulay, Elliot Bussinet, Araceli Caro Regalon, Leonardo Cremaschi, Lucia Deville, Isabel García López, Mar Gómez Ballester, Paul-David Gonto, Béatrice La Fata, Tommaso Marchignoli, Théa Martin, Víctor Martínez Cáliz, Ygraine Miller-Zahnke, Max Pelillo, Agathe Peluso, Romain Renaud, Mireia Reyes Valenciano, Redi Shtylla, Micol Taiana

Musiques G.Ligeti, W.A.Mozart, System of a Down, J-S.Bach, H.Guðnadóttir, G.Deleuze, Chants médiévaux (anonymes), O.Messiaen, G.F Haas, J.Jóhannsson, 79D

Lumières Éric Soyer

Costumes Eleonora Peronetti

Crédit photo © Jean-Claude Carbonne



LA VILLETTE - GRANDE HALLE

Du 23 au 31.05.2024 • Mar, ven 20h. Sam 18h. Dim 16h • Relâche le 27.05 • Durée estimée 1h30



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