« un spectacle qui parle de la jubilation à se raconter, à soi ou aux autres, des histoires qui font peur »
Après les années Slasher - un type de cinema d’horreur très prisé dans les années 70, le cinéma de genre a encore de belles années devant lui. Qu’on apprécie ou qu’on déteste ce genre de films, ce cinéma, avec son esthétique, ses codes et son humour particulier, fonctionne quoi qu’on en pense.
Au théâtre et surtout en France, depuis la fermeture du théâtre du Grand-Guignol, en 1963, l'horreur a été très peu mis en scène sur les planches.
Est-ce parce que le public ne veut plus être effrayé ?
Est-ce parce que les effets spéciaux coûtent trop chers au théâtre ?
Est-ce parce que la promiscuité du spectateur est un frein au théâtre de l’horreur ?
Les membres du collectifs Mind the Gap se sont, peut-être, posés toutes ses questions ? En tout cas, ils ont eu envie de s’essayer à ce type de théâtre.
J’aurais mieux fait d’utiliser une hache se propose de revisiter les films de genre en révélant ses secrets, ses mécanismes et ses procédés de fabrication afin de nous mettre à distance de la violence et la solution idéale a été de le faire de façon absurde et décalée, avec beaucoup d’humour et quelques litres de faux-sang.
Deux univers fictionnels se répondent pendant le spectacle en deux parties : en prenant appui sur un fait divers ayant eu lieu lors d’un camp scout, en 1976, aux États-Unis, la première partie est traitée comme une fiction radiophonique bruitée en direct par les interprètes mêlant les sons de la forêt, de la nuit et des histoires racontées au coin du feu. La seconde partie est une scène de meurtre qui se déroule dans une cuisine, à la manière du film Scream. Une scène répliquée sans cesse mais avec de multiples variations dévoilant peu à peu la mécanique de cette fabrique artisanale du meurtre.
« De la fiction sonore au plateau de tournage, le spectacle dévoile au fur et à mesure ce qui se trouve «hors champ». Les mécanismes traditionnels du film d’horreur se détricotent, mis à nu devant les yeux du public ».
Si la beauté de la scénographie de Clémence Delille, nous saute aux yeux dès notre entrée en salle. Si le début du spectacle est assez passionnant avec ses bruitages très réussis et si la scène d’horreur dans la cuisine fonctionne très bien, le spectacle finit par s’enliser avec ses redites incessantes et devient même agaçant.
Il est certain que l’idée de départ était géniale et l’envie de cette compagnie de nous faire découvrir, appréhender ce genre théâtral était vraiment intéressante mais pour que ça fonctionne, pour que ça nous intéresse et ça nous interpelle, plutôt qu'un texte très (trop) didactique, il aurait fallu un scénario plus riche avec plus de matière. Avis de Foudart 🅵
J'AURAIS MIEUX FAIT D’UTILISER UNE HACHE
mise en scène et interprétation Thomas Cabel, Julia de Reyke, Solenn Louër, Anthony Lozano et Coline Pilet
dramaturgie Léa Tarral
création sonore Estelle Lembert
création lumière Quentin Maudet scénographie/costumes Clémence Delille
crédit © Marie Charbonnier
Durée 1h05
Spectacle vu lors du FESTIVAL IMPATIENCE au THÉÂTRE DE SARTROUVILLE - CDN DES YVELINES
TOURNÉE
27 /28 (14H30 / 20h30) janvier 2023
Théâtre Georges Simenon Rosny sous Bois
8 /18 (19h30) mars 2023
Le Monfort - Paris
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