No(s) Dames est bien plus qu'une simple production lyrique. C’est une révolution dans la représentation des femmes sur scène. En inversant les rôles traditionnels de genre, No(s) Dames nous offre une relecture passionnante de quatre siècles de femmes sacrifiées sur la scène lyrique.
« Aux femmes la direction musicale, à l’homme les agonies de divas »
Le projet artistique No(s) Dames est né de la fascination de Théophile Alexandre, un contre-ténor et danseur contemporain, pour les héroïnes tragiques des opéras.
En s'inspirant du très beau livre L'opéra ou la défaite des femmes de Catherine Clément, philosophe et femme de lettres, cette œuvre humaniste et sociétale remet en question la fatalité qui pèse sur les divas et leurs destins souvent tragiques.
Théophile Alexandre a voulu renverser cette fatalité de genre en incarnant, en tant qu'homme, les destins de femmes sacrifiées et en redistribuant la direction musicale au quatuor féminin exceptionnel, Zaïde.
Ainsi, No(s) Dames propose une vision novatrice et inclusive de l'opéra, qui met en avant la diversité et l'égalité des genres dans l'art lyrique.
Ce projet a d'abord pris la forme d'un album qui a connu un grand succès auprès du public. Ensuite, il a été suivi d'une tournée en France et vient d’offrir une soirée magique au Trianon de Paris au profit de La maison des Femmes.
17 compositeur. 23 divas
Un spectacle musical composé d’un collage surréaliste de 17 compositeurs et de 23 divas, icônes opératiques, féminins sacrés qui défie les stéréotypes de madones, putains et sorcières.
Dans NO(S) DAMES, les adieux de Manon se confondent alors à ceux de Violetta ; les larmes brûlantes de Norma tutoient les cauchemars d’Amina ; Giulietta, Carmen et Maria se font dangeureuse tentatrice…et finissent par dessiner le portrait d’une seule et même idole : la Dame, telle que fantasmée, crée et imposée aux femmes par les hommes, par-delà les siècles ou les continents.
Dès le début du spectacle un homme et quatre femmes, tous habillés de noir, entrent en scène.
La voix du contre-ténor Théophile Alexandre résonne, jouant les hommes-objets, en prise à son tour avec des clichés de féminités.
Inverser les rôles, renverser les traditions pour libérer les héroïnes d’opéra de leurs carcans d’un autre temps.
Pendant plus d’une heure, Théophile, avec un interprétation aussi remarquable que bouleversante de fragilité, signe une performance scénique et vocale à couper le souffle.
Un coup de génie durant lequel l’artiste flirte dangereusement avec le registre des sopranos en endossant ces destins brisés.
Le violoniste et arrangeur Éric Mouret a brillamment transformé ces partitions pour soprano et orchestre en pages pour contre-ténor et quatuor, en jouant sur les tonalités et en ajoutant des transitions pour relier ces airs d'héroïnes à leur communauté de destinée tragique.
Une relecture scénique, construite comme un thriller musical et réinventant une vingtaine d'airs d'héroïnes tragiques.
Avec une scénographie tel un cabinet de curiosité qui expose une sorte de reliquaire d'accessoires de divas et des vidéos qui convoquent les fantômes de ces femmes martyres, le résultat est un spectacle à couper le souffle.
Un ballet opératique envoûtant qui nous plonge dans les méandres des plus grands drames des siècles passés et qui ne manquera pas de toucher les âmes sensibles et les amateurs d'opéra.
En donnant une place centrale à ces héroïnes troublantes, cette œuvre permet de questionner les stéréotypes de genre et de faire évoluer la représentation des femmes dans l'art lyrique… pour qu’un jour, peut-être, Drame ne rime plus jamais avec Dame ! Avis Foudart 🅵🅵🅵🅵
« Si les hommes prenaient en charge le malheur des femmes, le monde se porterait mieux » Ghada Hatem, médecin et créatrice de La maison des Femmes
NO(S) DAMES
Une idée originale de Emmanuel GREZE-MASUREL
Mise en scène Pierre-Emmanuel ROUSSEAU
Chant Théophile ALEXANDRE
Direction Musicale Quatuor ZAÏDE
Arrangements Éric MOURET
Chorégraphie Béatrice WARRAND
Création Vidéos Charlotte ROUSSEAU
Création Lumières Gilles GENTNER
Crédit © Julien BENHAMOU
En tournée…
Durée 1h10 sans entracte – Tous publics
Commentaires