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Une vie secrète. Sortie cinéma

Photo du rédacteur: Bonfils Frédéric Bonfils Frédéric

Dernière mise à jour : 29 août 2021

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Espagne, 1936. Higinio, partisan républicain, voit sa vie menacée par l’arrivée des troupes franquistes. Avec l’aide de sa femme Rosa, il décide de se cacher dans leur propre maison.

La crainte des représailles et l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre condamnent le couple à la captivité.

Connaissez-vous, les « Hommes taupe » ?

Pendant et après la guerre civile espagnole, la répression franquiste s'est appliquée à beaucoup de monde : les anciens communistes, socialistes, syndicalistes, anarchistes, les anciens responsables locaux (maires…) de la République (régime en place depuis 1931), les anciens soldats du côté républicain, les athées, les croyants qui refusaient de se confesser, ou même simplement parce qu'on n'avait pas eu les "bons" amis…


On pouvait être détenu pendant des mois ou des années, frappé, torturé, exécuté après jugement... ou tout simplement éliminé tout de suite : la personne était emmenée faire "la promenade" (el paseo) et on la retrouvait au matin mort dans un fossé au fin fonds de la campagne. (À noter que le camp républicain a aussi commis des exactions, bien sûr).


Pendant ce temps, on fouillait la maison, parfois plusieurs fois la même journée, et on s'acharnait sur leur famille pour leur faire avouer où la personne était cachée : passages à tabac, tortures, détention arbitraire entre un jour et plusieurs mois... et même des exécutions. La nécessité de discrétion était absolue, car dans l'Espagne franquiste, tout le monde pouvait vous dénoncer... et parfois même, un lynchage était possible, les "rouges" étant considérés comme "responsables" de la situation, de la répression frappant le village... pour se protéger, de nombreux Espagnols se sont cachés... pour quelques jours, pensaient-ils. Mais la répression a continué, alors ils ont continué à se terrer.


Les « hommes taupe », républicains, se sont cachés durant la guerre civile espagnole, parfois des semaines, parfois des années où même des dizaines d’années, par peur de représailles des franquistes.

 

En abordant le thème des « hommes taupe », Une Vie Secrète est un film « fleuve » qui nous parle d'une de ces histoires méconnues, en France.

L'histoire d'un couple dans la tourmente, interprété par deux figures du cinéma espagnol, Antonio de la Torre (El Reino, La Isla Minima) et Bélen Cuesta (La Casa de Papel).

Les chapitres ponctuant le déroulé du film donnent un résultat très didactique, parfois poétique ou même philosophique.

Aitor Arregi, Jon Garano et José Mari Goenaga, les trois réalisateurs abordent ce sujet délicat avec beaucoup de précision, presque documentaire mais toujours très cinématographique. La lumière dans les tons orangés, presque surannée apporte ce côté un peu nostalgique et mélodramatique, mais le plus réussi est dans le "placement caméra", parfois à l’épaule, d'autres fois plus immobile, la caméra très "nerveuse" et le cadre souvent très serré donnent une sensation d’urgence, tendue et fait ressentir, brillamment, l’enferment.

Personne ne s'est dit spontanément : je vais rester 30 ans ! L'histoire s'est construite, un jour après l'autre, une semaine après l'autre. La vie secrète montre particulièrement bien, le temps qui passe, et la vie qui défile "à l'extérieur" - au loin, inéluctablement. Sortir, ou ne pas sortir. On ressent parfaitement ce phénomène et l'on comprend l'habitude de la réclusion, la peur latente et le besoin absolu de rester à l'intérieur, à l'abri.

Antonio de la Torre et Belén Cuesta compose un duo parfait, attachant et vraiment émouvant. À l'aide de maquillages, très réussis, leurs personnages qui sont présentés sur plus de trente ans, sont toujours très crédibles et réalistes.

Une vie secrète est un très beau film, historique, instructif et intelligent, presque documentaire, mais surtout une véritable œuvre aux points de vue artistiques très réussis.

 

UNE VIE SECRÈTE

2019 - France/Espagne – 2h27

Réalisation : AITOR ARREGI - JON GARAÑO - JOSÉ MARI GOENAGA

Scénario : LUISO BERDEJO - JOSE MARI GOENAGA Avec Antonio de la Torre, Belén Cuesta, José Manuel Poga

SORTIE CINÉMA, le 19 mai 2021

 

Arregi, Garaño et Goenaga ont toujours travaillé ensemble mais "Une vie secrète” est le premier film qu’ils réalisent à 3. Leur collaboration date de la fondation de leur société de production Moriarti, montée il y a plus de 15 ans.


Leur film précédent Handia, réalisé par Arregi et Garaño, était lauréat du prix spécial du jury de la 65e édition du Festival du film de San Sebastian et a remporté 10 Goyas.

Leurs deux premiers films, Loreak (retenu pour représenter l’Espagne aux Oscars en 2015) et "80 jours" (qui a remporté plus de 30 prix internationaux) ont été réalisés par Garaño et Goenaga.


Auparavant, Arregi et Goenaga co-dirigeaient le long-métrage documentaire culte Lucio.

FESTIVALS ET RÉCOMPENSES

MEILLEURE ACTRICE ET MEILLEUR SON

MEILLEUR RÉALISATEUR

MEILLEUR SCÉNARIO

MEILLEUR FILM BASQUE

MEILLEUR SCÉNARIO BASQUE

PRIX FIPRESCI DE LA CRITIQUE INTERNATIONALE

Festival de cinéma Européen des Arcs

Festival de cinéma espagnol et latino-américain d’Ajaccio Regards Valence - Festival du cinéma espagnol et latino-américain Quinzaine Latino de Chambéry

Festival 2 Valenciennes

Rencontres du Sud d’Avignon

Reflets du cinéma ibérique et latino-américain de Villeurbanne Festival Itinérances d’Alès

Festival du cinéma espagnol de Nantes

Rencontres du cinéma de Salon-de-Provence

Festival du cinéma espagnol et latino-américain Ojoloco Grenoble Rencontres sur les Docks Bayonne

Goyas

Festival International du film de San Sebastián



 

Référence

Livre : Les taupes, par Jesus Torbado et Manuel Leguineche (éditions Balland, 1979). Titre original : Los Topos, par aux éditions Libreria Editorial Argos.



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