« J’ai l’sang mêlé un peu colon un peu colonisé, un peu colombe sombre ou corbeau décolorisé ». Alger pleure, de Médine
Sur scène, dans un décor de bureau reconstitué, matérialisé au sol par un grand tapis de couleur bleu, une plante, un tabouret, une chaise et au centre… une enceinte, Sophie Lebrun, une femme « très française », va nous parler de sa rencontre peut-être imaginaire, peut-être réelle, avec Anna-Fatima.
Sophie Lebrun, après une audition ratée, a décidé de monter un spectacle parlant de ses origines et pour cela, elle a effectué plusieurs entretiens avec des personnes issues de l’immigration algérienne. En mêlant son propre vécu et les témoignages riches qu’elle a récoltés, elle a créé ce spectacle particulièrement émouvant.
Anna-Fatima pourrait être son double
Anna-Fatima ne ressemble pas à une arabe et pourtant, elle est algérienne.
Anna-Fatima ne croit pas en Dieu et pourtant, elle est musulmane.
Anna-Fatima est parfaitement intégrée et pourtant, elle reste étrangère.
Anna-Fatima n’est pas réelle et pourtant, elle semble l’être... tellement.
Fiction ou réalité
Après un long travail de documentation et d’expérimentations autour de l’histoire intime, Sophie Lebrun nous propose, seule en scène, un spectacle sur la dualité, proche du documentaire où tout est inventé.
Ce spectacle, parle d’une femme, de toutes les femmes
Et nous questionne sur notre rapport à la colonisation, à l’immigration et au racisme, sur les parents, les origines et la transmission de l’identité.
Avec un travail d’écriture sur le langage du quotidien, entre dramaturgie et fiction pure, le dédoublement de Sophie Lebrun, sa voix que l’on entend depuis la scène et depuis l´enceinte donne au spectacle une dimension particulière et bouleversante.
Un spectacle très réussi qui, par sa tendresse, son humour et sa poésie, nous transporte, nous émeut et nous met sur la voix de la réflexion. Avis de Foudart 🅵🅵🅵
Anna-Fatima
Conception et jeu Sophie Lebrun Texte et mise en scène Sophie Lebrun et Martin Legros Collaboration artistique Loreleï Vauclin Régie générale et création son Nicolas Tritschler Création lumière Audrey Quesnel Scénographie Antoine Giard Crédit © photo Virginie Meigné
Festival Théâtrales Charles Dullin
Fontenay-en-scènes
Fontenay-sous-Bois - Espace Gérard Phillipe
Le 13 novembre à 18h00
SPECTACLE VU AU MONFORT THÉÂTRE durée estimée 1h40
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