Nous avons le bonheur de vous annoncer deux représentations en direct exceptionnel au Théâtre de la Ville (et sur Facebook Live).
SAMEDI 7 NOVEMBRE 21 H ET JEUDI 12 NOVEMBRE 19 H.
SCALI DELPEYRAT
AVEC SON HUMOUR INCLASSABLE, LE COMÉDIEN SE RÉVÈLE EN AUTEUR-INTERPRÈTE D’UNE RARE SENSIBILITÉ.
Seul en scène, Scali Delpeyrat livre un spectacle très personnel sur sa vie et ses origines, tout en rendant un hommage décalé à son père disparu. Il y a l’histoire de ses grands-parents échappés miraculeusement des rafles du Vél’d’Hiv ; la petite fille mystérieuse dont il était follement épris à l’âge de quatre ans ; le chat tout blanc trouvé à la SPA ; la musique arabe qui le bouleverse; son besoin d’établir des check-lists avant de se rendre à des dîners en ville ; ce père périgourdin amoureux d’une femme juive. Comédien singulier au théâtre comme au cinéma, Scali Delpeyrat se dévoile dans un spectacle à la fois mélancolique et savoureux, mélange d’humour et de perplexité, pimenté d’un sens aigu du détail incongru et autres bizarreries de la vie quotidienne Hugues Le Tanneur.
ENTRETIEN AVEC SCALI DELPEYRAT
Pourriez-vous dire deux mots sur la génèse du projet ?
Un matin de juillet 1942, après la lecture de son journal, le père de ma mère décide de quitter Paris le jour même. Trois jours plus tard, il appelle ma grand-mère pour lui donner l’adresse d’une grange isolée où le rejoindre en zone libre. Abandonnant tous leurs biens dans un loué du 14e arrondissement, ma grand-mère quitte Paris avec sa fille de 4 ans – ma mère – une semaine avant les rafles du Vel’ d’Hiv. En chemin, son bus est arrêté pour un contrôle d’identité par des soldats nazis. Ces derniers ne savent pas déterminer si le nom de ma grand-mère est juif. Il leur faut passer un coup de téléphone à la kommandantur la plus proche. Mais la ligne téléphonique est en panne.
Il y a longtemps que je nourrissais le désir de raconter cette histoire mais je butais sur une implacable autocensure, m’interdisant de rédiger le récit quasi légendaire de la construction familiale, me reprochant un manque de mémoire des détails, une illégitimité. J’étais en panne. Et puis un beau jour, peut-être à la faveur du divan de la psychanalyse, j’ai pris conscience que je devais la vie précisément à une panne : la fameuse panne de téléphone. J’étais vivant grâce à un silence. Il m’a fallu attendre longtemps pour sortir, avec l’écriture, ce silence de son silence.
Le texte est certes intimement lié à l’histoire de ma famille, marquée par les guerres, la deuxième mondiale pour ma mère, celle d’Algérie pour mon père, mais je n’ai pu aboutir ce récit qu’après avoir compris que mon vrai projet était de raconter comment ces guerres, à travers ma famille, avaient forgé mon identité et profondément influencé, jusqu’à au- jourd’hui, ma façon de vivre, de travailler et d’aimer.
Propos recueillis H. L. T.
JE NE SUIS PLUS INQUIET
DE SCALI DELPEYRAT
COLLABORATION ARTISTIQUE ADÈLE CHANIOLLEAU
SCÉNOGRAPHIE, LUMIÈRES & COSTUMES CORTO TREMORIN
TEXTE, JEU & MISE EN SCÈNE SCALI DELPEYRAT
PRODUCTION Compagnie Le Bel Établissement
COPRODUCTION Théâtre de la Ville-Paris
AVEC LE SOUTIEN DE L’ADAMI
CREATION au Théâtre de la Ville-Espace Cardin, le 5 novembre 2020
DURÉE ENVISAGÉE 1 H 15
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