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Photo du rédacteurBonfils Frédéric

"Le Bar de l'Oriental", une œuvre entre splendeur et zones d'ombre


Dans l'enceinte du Théâtre Montparnasse, "Le Bar de l'Oriental" de Jean-Marie Rouart, mis en scène par Géraud Bénech, nous offre une belle immersion dans l'Indochine des années 1950, baignée de moiteur et de mystère.


Dans le huis-clos étouffant d’une vieille demeure coloniale, cinq personnages en quête d’eux-mêmes, se retrouvent soudain projetés dans le tourbillon de l’Histoire, au tournant de cette guerre d’Indochine qui s’annonce bientôt perdue.

Le passé ressurgit soudain, réveillant les tensions enfouies et les questions demeurées sans réponses. Que s’est-il donc passé cinq ans plus tôt, à Saïgon, au Bar de l’Oriental ?


La scénographie, les lumières et la bande sonore constituent sans aucun doute les points forts de ce spectacle, recréant avec précision et poésie remarquables l'atmosphère saturée d'humidité et la torpeur tropicale de Langson, au Nord du Tonkin. L'ajout d'un flûtiste vietnamien apporte une dimension poétique supplémentaire à ce tableau vivant.


Néanmoins, malgré ces réussites indéniables, la pièce présente des aspects qui auraient gagné à être davantage peaufinés. L'un des principaux écueils réside dans les prestations des acteurs, qui, bien que portées par des comédiens talentueux, semblent parfois manquer de nuances, de subtilités et de mystère.

Ce manque de subtilité dans le jeu d'acteur se répercute sur l'histoire elle-même, qui, bien qu'offrant des rebondissements captivants et s'inscrivant dans une veine littéraire épique et romanesque, peine à renouveler son genre.


L'intrigue, riche en potentiel, explore des thèmes éternels tels que l'amour, la fidélité et le conflit entre les idéaux personnels et les exigences de la grande Histoire. Cependant, le traitement de ces sujets, tout en étant original et intemporel, souffre par moments d'un certain académisme, voire d'une allure vieillotte. Cette impression est peut-être exacerbée par une certaine prévisibilité dans le développement des événements et une tendance à l'exposition plutôt qu'à la suggestion, ce qui peut parfois freiner notre engagement émotionnel.


En dépit de ces réserves, "Le Bar de l'Oriental" demeure un spectacle digne d'intérêt, notamment pour son ambiance unique et sa capacité à nous transporter dans un autre lieu et une autre époque. Il convient de saluer l'ambition et la passion qui ont présidé à sa création, ainsi que la volonté de ses créateurs de poser des questions importantes sur le sens de l'existence et les choix moraux face aux vicissitudes de l'Histoire.


 

"Le Bar de l'Oriental" est une expérience théâtrale qui, malgré ses imperfections, se distingue par son audace et sa recherche d'authenticité. Il s'agit là d'une invitation à la réflexion, nous offrant un voyage à la fois sensoriel et intellectuel, dans un cadre scénique magnifiquement réalisé. Avis de Foudart 🅵


 


« LE BAR L’ORIENTAL »  

De Jean-Marie ROUART, de l’Académie Française

Mise en scène Géraud BENECH

Avec Gaelle BILLAUT-DANNO, Pierre DENY, Katia MIRAN, Charles LELAURE en alternance avec Valentin de CARBONNIERE, Pascal PARMENTIER, Mai THANH NAM


THEATRE MONTPARNASSE   

À partir du 7 février 2024 • Du mardi au samedi à 19h00 • Matinées le dimanche à 18h00



L'affiche du spectacle "Le Bar de l'Oriental" met en avant une pièce de Jean-Marie Rouart de l'Académie française, mise en scène par Géraud Bénech. Présentée au Théâtre Montparnasse, elle affiche une distribution avec Gaëlle Billaut-Danno, Pierre Deny, Katia Miran, et d'autres, dont certains en alternance. Le visuel combine des éléments asiatiques traditionnels, une femme de profil et une esthétique rappelant l'Indochine, évoquant l'atmosphère du spectacle. Les informations pratiques comme la location et le site web sont clairement indiquées, ciblant un public amateur d'histoire et de théâtre.


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